Mer de Chine : Manille ne compte pas occuper de nouvelles îles

Le président philippin semble finalement rester dans sa ligne conciliante avec Pékin.
Le président philippin semble finalement rester dans sa ligne conciliante avec Pékin. © ROSLAN RAHMAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le porte-parole de l'armée est revenu sur le sujet de l’occupation des îles en mer de Chine, assurant que son pays comptait seulement opérer des améliorations sur les îlots déjà occupés.

L'armée philippine a indiqué vendredi qu'elle comptait rénover et améliorer certaines de ses installations sur des récifs déjà occupés dans la très disputée mer de Chine méridionale, mais pas coloniser de nouvelles îles. 

Une déclaration présidentielle inquiétante. Le président philippin Rodrigo Duterte avait pris tout le monde de court jeudi en affirmant avoir ordonné à ses militaires de se déployer sur des récifs et îlots inhabités de l'archipel des Spratleys, une action qui aurait provoqué la colère de Pékin. Il avait dit avoir demandé à l'armée d'"occuper tous" les récifs revendiqués par Manille, dans une rupture radicale avec la politique très conciliante à l'égard de Pékin qu'il a menée depuis son arrivée au pouvoir.

Améliorer des terres déjà occupées. "L'ordre vise des améliorations sur des îles et îlots déjà occupés", a rassuré vendredi le porte-parole de l'armée, le colonel Edgard Arevalo. Le ministère de la Défense a indiqué que le plan était d'ajouter des baraquements militaires, des systèmes de désalinisation, des générateurs, des phares et des abris pour les pêcheurs sur les îlots déjà occupés.

La Chine s'appuie sur des cartes de 1940. La Chine considère comme son territoire national la quasi totalité de la mer de Chine méridionale, au grand dam de Manille et d'autres pays du Sud-Est asiatique qui ont également des revendications. Elle se fonde sur une délimitation en "neuf pointillés" apparue sur des cartes chinoises datant des années 1940. Depuis des années, Pékin mène une politique très agressive de colonisation de minuscules récifs, en y effectuant d'importants travaux de construction et de remblaiement. Pékin dit que ses intentions sont pacifiques. Ses contradicteurs l'accusent de vouloir mener la politique du fait accompli et estiment que la liberté de navigation dans une zone stratégique pour le commerce mondial est menacée.

Souplesse pour le commerce. Ces litiges étaient un gros point de contentieux entre Manille et Pékin sous la présidence du prédécesseur de Rodrigo Duterte, Benigno Aquino, qui avait fait de la défense de la souveraineté philippine une question de fierté nationale, et porté l'affaire devant la Cour permanente d'arbitrage. En juillet, la juridiction de La Haye avait jugé illégales les revendications de Pékin. Rodrigo Duterte avait dès son arrivée au pouvoir pris le contre pied de son prédécesseur, choisissant de tourner le dos à l'allié historique américain, pour opérer un rapprochement avec Pékin, et obtenir au passage des milliards de dollars de promesses d'investissement dans son pays.