Ménopause : un traitement sans danger ?

Selon l’autorité sanitaire britannique, les traitements contre les symptômes liés à la ménopause ne sont pas cancérigènes.
Selon l’autorité sanitaire britannique, les traitements contre les symptômes liés à la ménopause ne sont pas cancérigènes. © MAXPPP
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et Mélanie Gomez , modifié à
Une étude britannique remet en cause les risques de cancer du sein pointés il y a quelques années.

Il y a dix ans, près de deux millions de femmes françaises prenaient un traitement hormonal substitutif contre les symptômes liés à la ménopause. Mais des études publiées en 2002-2003 avaient conclu que cette thérapie doublait les risques de développer un cancer du sein. Et désormais, elles ne sont plus que 700.000 à prendre le traitement dans l’Hexagone. Or, plusieurs études britanniques relayées mardi par la presse d’outre-Manche remettent en cause les résultats publiés à l’époque.

"Pour l’instant, aucune preuve"

Selon l’autorité sanitaire du Royaume-Uni, le National Health service (NHS), les études étaient en fait truffées d’erreurs méthodologiques. Par exemple, les femmes qui avaient participé au dispositif n’avaient pas été dépistées avant d’y être intégrées. Elles pouvaient donc déjà avoir développé un cancer du sein sans le savoir.

Aussi David Elia, gynécologue à Paris, encourage ses patientes à prendre des médicaments spécifiques. "En tant que médecin, je voudrais penser aux femmes ménopausées qui souffrent en silence. J’aimerai leur dire que l’adoption d’un traitement de ménopause est capable en l’espace de quinze jours de les remettre d’aplomb et de les remettre dans la vie de tous les jours", déclare le médecin. "Et que les raisons qui les empêchent d’adopter ce traitement aujourd’hui n’ont aucun fondement. On verra les études futures, mais pour l’instant, ils n’ont trouvé aucune preuve."

"Ce n’est plus vivable au quotidien"

C’est donc un nouvel espoir pour les femmes qui souffrent au quotidien de symptômes difficilement supportables. "C’est les bouffée de chaleur, l’envie fréquente d’uriner, qui est de pire en pire, c’est l’agressivité, c’est la mauvaise humeur, c’est la fatigue. J’ai des problèmes d’ostéoporose", énumère pour Europe 1 Corinne, 49 ans, qui a toujours refusé de prendre un quelconque traitement hormonal. "C’est un tout, qui n’est plus vivable au quotidien. Ce n’est plus possible", assure-t-elle.

Beaucoup, comme Corinne, ont renoncé au traitement, et vont donc être difficiles à convaincre. Selon David Elia, depuis une dizaine d'années, 75% des femmes ménopausées refusent de prendre un traitement hormonal.