Megaupload : les fichiers bientôt supprimés

Les utilisateurs ayant hébergé des fichiers légaux chez Megaupload risquent la double peine : non seulement ils n'ont pas accès à leurs données mais ils risquent de les perdre.
Les utilisateurs ayant hébergé des fichiers légaux chez Megaupload risquent la double peine : non seulement ils n'ont pas accès à leurs données mais ils risquent de les perdre. © MEGAUPLOAD
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Les sous-traitants du site vont conserver les données, légales ou non, deux semaines. Pas plus.

Stupeur lundi soir parmi les utilisateurs de Megaupload, le site de partage fermé avec fracas le 19 janvier. Non seulement ils n’ont plus accès au site, mais le bureau du procureur du tribunal du district de l’Etat de Virginie, aux Etats-Unis, a annoncé que les fichiers hébergés allaient être progressivement supprimés à partir de jeudi 2 février. Finalement, au termes de longues négociations entre avocats, le site de partage a obtenu le droit de conserver les données deux semaines supplémentaires, a rapporté le site The Next Web.

Les utilisateurs de Megaupload ne sont pas pour autant assurés de récupérer leurs fichiers légaux. Car c'est une vaste bataille judiciaire, économique et technologique qui s'ouvre.

Megaupload ne paye plus ses factures

Megaupload louait les services de plusieurs sociétés spécialisées pour héberger les données sur des serveurs, que ce soit de simples fichiers ou des films, séries et autre titres de musique. Or ces dernières, Carpathia Hosting et Cogent Communications, ne sont plus payées depuis la fermeture du site de partage.

Ces entreprises ont donc demandé à la justice américaine si elles pouvaient effacer les données en leur possession pour relouer la mémoire libérée... et ont obtenu un feu vert. "C'est avec notre consentement que les sociétés d'hébergement pourront commencer à effacer les fichiers dès le 2 février", a ainsi écrit le tribunal dans une lettre adressée aux avocats de Megaupload.

Les enquêteurs ont copié les fichiers polémiques

Si les données hébergées chez Megaupload disparaissent, ce n’est pas le cas de toutes les preuves : la justice américaine a en effet déjà dupliqué une partie des fichiers, probablement pour accumuler des preuves laissant penser que l’entreprise hébergeait sciemment des données piratées.

Une telle sauvegarde n’a pas empêché l’avocat de Megaupload de contester cette décision, argumentant qu’une telle destruction de données pourrait aussi faire disparaître des preuves de leur innocence.

Les utilisateurs légaux lésés ?

Reste un problème de taille : si les sous-traitants de Megaupload purgent leurs serveurs, ceux parmi les 50 millions d'internautes-utilisateurs de Megaupload ayant stocké des fichiers illégaux, en seront pour leur frais et ne pourront se plaindre. Mais ceux qui n’ont rien à se reprocher, parce qu'ils ont mis en ligne des fichiers légaux, pourront s’estimer lésés.

D’autant que la responsabilité de cette suppression de données sera difficile à déterminer : les possibles plaignants devront-ils s’adresser à Megaupload, aux sociétés hébergeant les données ou à la justice américaine ?

Les avocats de Megaupload ont néanmoins réussi à obtenir un délai supplémentaire pour entamer de nouvelles discussion afin, disent-ils, de préserver les fichiers légaux. Mais aussi de sauver des données qui sont autant de preuves de la bonne foi de Megaupload.