Méditerranée : 108 migrants autorisés à accoster en Sicile, incertitude pour le Lifeline

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Le navire humanitaire Alexander Maersk a finalement pu accoster en Sicile © DANILO CAMPAILLA / MISSION LIFELINE E. V. / AFP
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avec AFP , modifié à
Le cargo danois Alexander Maersk est arrivé dans la nuit en Sicile, après trois jours d'attente devant ce port du sud de la Sicile. Il a pu faire débarquer les 108 migrants qu'il avait secourus vendredi.

Un cargo danois transportant 108 migrants, secourus vendredi au large de la Libye, a finalement été autorisé dans la nuit de lundi à mardi à accoster en Sicile, mais l'incertitude régnait toujours sur le sort de 234 autres migrants à bord du Lifeline, un navire affrété par une ONG.

108 migrants arrivés en Sicile. Le Lifeline, affrété par l'ONG allemande du même nom, restait bloqué en mer, le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini ayant confirmé lundi sa ligne dure à l'encontre des ONG venant en aide aux migrants. Le cargo danois Alexander Maersk est arrivé dans la nuit à Pozzallo, après trois jours d'attente devant ce port du sud de la Sicile. Il avait changé de route vendredi matin pour se porter au secours de migrants au large de la Libye.

Le Lifeline attend toujours un port

Le Lifeline toujours en mer. Lors d'une conférence de presse à son retour d'un déplacement en Libye, Matteo Salvini a répété que le Lifeline et les 234 migrants se trouvant à son bord, ne seraient pas autorisés à accoster en Italie. Il a au passage égratigné une nouvelle fois la France, jugeant que son président Emmanuel Macron était "proportionnellement 15 fois plus méchant" que le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dans son refus de respecter les quotas de réallocation de migrants en Europe.

La Corse prête à accueillir le bateau. Le président nationaliste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, s'est dit lundi "disposé à porter secours" aux migrants recueillis sur le Lifeline. Il a toutefois ajouté sur la radio France Inter que "juridiquement, il faut évidemment l'accord de l'État [français] pour que les choses se fassent".

La ligne dure de Matteo Salvini

Des ONG complices de trafic d'êtres humains, selon Salvini. La situation reste difficile en Méditerranée après un weekend où près de 1.000 migrants ont été secourus pour la seule journée de dimanche au large de la Libye. Matteo Salvini, parti en guerre contre les ONG qui viennent en aide aux migrants au large des côtes libyennes, a jugé lundi qu'elles étaient "consciemment ou inconsciemment les complices" des trafiquants d'êtres humains en Libye, et qu'il n'était donc pas souhaitable à ses yeux qu'elles continuent leurs opérations en Méditerranée.

L'Aquarius et Open Arms au large de la Libye. Deux autres navires humanitaires, l'Aquarius des ONG françaises SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) et l'Open Arms de l'ONG espagnole Pro Activa, se trouvaient lundi au large de la Libye mais sans possibilité d'intervenir, faute de demande en ce sens de la part des garde-côtes libyens.

Car, ce sont eux désormais qui ont la haute main sur les opérations de secours au large de la Libye, les autorités maritimes italiennes, qui assuraient jusqu'à ce week-end la coordination principale de ces sauvetages, leur ayant cédé cette responsabilité.

Bientôt des camps pour migrants en Libye ? 

Salvini propose des camps au Sud de la Libye. Matteo Salvini, qui s'est rapidement imposé comme l'homme fort du nouveau gouvernement italien, a effectué lundi une visite éclair à Tripoli où il a rencontré le vice-Premier ministre libyen du Gouvernement d'union nationale (GNA) Ahmed Meitig, et remercié les garde-côtes libyens. Au cours d'une conférence de presse commune, Matteo Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite), a indiqué que l'Italie allait proposer l'installation de "centres d'accueil et d'identification" au sud de la Libye lors du sommet de l'Union européenne jeudi à Bruxelles.

La Libye refuse. Ahmed Meitig a pour sa part indiqué que son pays refusait "catégoriquement l'installation de camps pour migrants en Libye". Matteo Salvini a pris acte et annoncé lundi soir à Rome qu'une mission technique serait mise sur pied dès cette semaine avec la participation de l'Italie, du Niger, du Tchad et du Mali.