Maroc : un violeur ne pourra plus échapper à la prison en épousant sa victime

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avec AFP
LÉGISLATION - En 2012, le suicide d'une jeune fille forcée d'épouser son violeur avait choqué tout le pays.

L'INFO. En mars 2012, le suicide de la jeune Amina Filali, contrainte d'épouser son violeur, avait ému et choqué dans le royaume. Deux ans plus tard, les députés marocains ont voté mercredi soir en faveur d'un amendement du code pénal afin que l'auteur d'un viol ne puisse plus échapper à la prison en épousant sa victime.

Le suicide d'une jeune fille de 16 ans. Le 10 mars 2012, Amina Filali, 16 ans, s'était suicidée après avoir été obligée d'épouser l'homme qui l'avait violée. L'article 475 du code pénal permettait alors au violeur d'échapper aux poursuites en cas de mariage avec la victime.

"Amina peut enfin reposer en paix". Après un feu vert du gouvernement islamiste et un vote favorable à la chambre des conseillers en mars 2013, les députés se sont à leur tour prononcés mercredi, en séance plénière, en faveur de la suppression de l'alinéa décrié. Cet amendement a été approuvé à l'unanimité des présents, ont précisé les sources parlementaires. Pour Khadija Rouissi, députée du parti Authenticité et modernité (PAM), "Amina Filali peut enfin reposer en paix".

"Un pas très important" mais pas suffisant. Fatima Maghnaoui, responsable d'une ONG soutenant les victimes de violences, estime de son côté que si la suppression de l'alinéa en question est "un pas très important", ce n'est "pas suffisant" : "nous appelons à une révision complète du code pénal pour les femmes", demande-t-elle. Même son de cloche du côté d'Amnesty International, qui s'est félicité du vote des députés marocains, tout en faisant valoir la nécessité d'une "stratégie globale pour protéger les femmes et les jeunes filles des violences".

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