Maroc : affrontements entre manifestants et policiers

Des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers dans le nord du Maroc, vendredi.
Des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers dans le nord du Maroc, vendredi. © STR / AFP
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avec AFP
Des affrontements ont opposé manifestants et policiers, vendredi dans le nord du Maroc, théâtre d'une vive contestation populaire depuis une semaine.

Des incidents ont éclaté vendredi dans la province d'Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc, en marge d'une manifestation. Des affrontements opposant manifestants et policiers ont démarré en début d'après-midi, à l'issue de la prière à Imzouren. Plusieurs centaines de jeunes s'en sont pris à coups de pierres aux forces anti-émeutes, qui de leur côté ont fait usage d'un canon à eau, lançaient des pierres et chargeaient à intervalles réguliers, protégées derrière leur bouclier, pour disperser les émeutiers et démanteler les quelques barricades de fortune, a indiqué à l'AFP un journaliste marocain présent sur place. Le bilan de ces affrontements est pour le moment inconnu.

Une contestation qui dure. Un mot d'ordre de boycott des prêches officiels dans les mosquées a été très suivi ce vendredi à Imzouren. La ville observe également depuis vendredi un mouvement de grève générale, avec la quasi-totalité des commerces fermés, selon le même activiste. Cette grève a été lancée depuis la ville voisine d'Al-Hoceïma à l'initiative du "hirak", le mouvement de contestation populaire qui agite la province depuis près de sept mois et revendique le développement de cette région du Rif qu'il estime "marginalisée".

"Les autorités empêchent les gens de se rassembler."Nasser Zefzafi, son leader, ainsi que ses principaux animateurs ont été arrêtés en début de semaine par la police et sont accusés notamment "d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat". La province est depuis lors en ébullition. A l'exception de quelques heurts le week-end dernier, la contestation, avec manifestations nocturnes quotidiennes depuis une semaine, est restée pacifique dans la ville d'Al-Hoceïma, mais elle est nettement plus tendue à Imzouren. "Le problème ici est que les autorités empêchent les gens de se rassembler, ou de venir manifester depuis les villages voisins, ce qui crée beaucoup de tensions", a accusé l'activiste.

Des affrontements jusqu'en fin d'après-midi. Les affrontements ont duré jusqu'en fin d'après-midi avant qu'une marche se déroule dans les rues de ce gros bourg, visiblement sans incidents, le soir même. Dans la ville d'Al-Hoceïma, pour la huitième nuit consécutive, des manifestants se sont rassemblés vers 22h locales après la rupture du jeûne du ramadan dans le quartier de Sid Abed, aux cris de "Nous sommes tous Zefzafi". 

Ils n'étaient que quelques centaines vendredi soir, une mobilisation en baisse par rapport aux jours précédents. Le rassemblement était néanmoins marqué par une nette tension, alors que les forces de l'ordre avaient pris position à proximité dans et autour du quartier et empêchaient les badauds de converger vers le lieu de la manifestation. La manifestation s'est dispersée sans violence peu avant minuit.