Marée noire : BP paiera

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Le pétrolier BP assume la responsabilité du désastre, évalué entre 2 et 3 milliards de dollars.

La facture s’annonce salée pour le pétrolier BP (British Petroleum), qui exploitait la plate-forme pétrolière DeepWater Horizon, qui a fait naufrage le 22 avril dans le golfe du Mexique, après une explosion dans laquelle 11 employés ont disparu. L'entreprise "assume toute la responsabilité de la marée noire et la nettoiera", a indiqué vendredi une porte-parole du groupe.

L’entreprise avait été jeudi jugé "responsable" de la marée noire par la ministre de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano. Le président Obama a de son côté remarqué que "BP est en fin de compte responsable du coût des opérations d'intervention et de nettoyage".

Des plaintes en cascade

BP a également précisé qu'il paierait des dommages et intérêts aux personnes touchées par la marée noire en mesure de "présenter des plaintes légitimes". L'agence d'évaluation financière Fitch Ratings estime que le nettoyage de la marée noire pourrait coûter 2 à 3 milliards de dollars.

Au moins huit plaintes ont été déposées vendredi devant des tribunaux fédéraux des Etats de Louisiane et d'Alabama menacés de marée noire, essentiellement par des professionnels de la mer qui entendent agir en nom collectif et accusent BP de "négligence". Une première plainte avait été déposée mercredi soir à la Nouvelle-Orléans (Louisiane) par deux éleveurs de crevettes au nom de toute la profession. Deux autres éleveurs de Louisiane ont déposé le même type de plainte, devant le tribunal fédéral de Lafayette cette fois.

Dans l'Alabama, six plaintes ont été déposées, la plupart en nom collectif, jeudi et vendredi par des professionnels des fruits de mer (pêcheurs, éleveurs, grossistes, restaurants), des professionnels du tourisme (propriétaires de plages, de bateaux de pêche de loisir, organisateurs de découverte en mer pour enfants, etc) et des agences immobilières de la côte.

L’Etat fédéral et l’armée mobilisés

"Nous allons utiliser tous les moyens disponibles, dont éventuellement ceux du département de la Défense" pour venir à bout de cette catastrophe, a affirmé jeudi le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs.

Des barrages flottants ont été déployés sur 20 milles nautiques pour tenter de contenir le pétrole. Mais, selon le gouverneur Jindal, c'est insuffisant et il faudrait en déployer encore plus.

Des équipes d'intervention ont enflammé mercredi une portion de la nappe pour tenter de contenir sa progression. Mais la météo en cours de dégradation menaçait d'annuler les effets de cet essai d'incendie "contrôlé".