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Justin Morin, édité par Thibauld Mathieu avec AFP
Plusieurs centaines de manifestants, en majorité des Tibétains et des Ouïghours réfugiés en France, se sont réunis lundi à Paris pour appeler Emmanuel Macron à dénoncer l'oppression qu'ils subissent sur le territoire chinois.
REPORTAGE

"Justice pour les Ouïghours", "Stop au génocide" : plusieurs centaines de représentants de minorités ont manifesté lundi à Paris dans l'espoir d'inscrire les droits de l'Homme au menu de la visite du président chinois Xi Jinping en France.

Tibétains et Ouïghours côte à côte

Et pour cela, ils ont mis en scène leur souffrance. Sur le parvis du Trocadéro, six hommes et deux enfants sont allongés au sol, le visage recouvert d'un petit chapeau traditionnel de la communauté musulmane des Ouïghours. Ils représentent les morts, qui ne sortent jamais, selon eux, de ce que le pouvoir chinois appelle des "camps de rééducation". "Ce sont des prisons !", clame haut et fort Ali Omer, président des Ouïghours de France, réfugié depuis seize ans. "Je dis ça parce que, comme ma famille, plusieurs de mes amis sont là-dedans. Pourquoi je n'ai pas de nouvelles depuis deux ans ? Avant de signer des contrats commerciaux, on demande à Emmanuel Macron de mettre notre cause sur la table aussi", exhorte-t-il au micro d'Europe 1.

Les Tibétains dénoncent la même répression, alors qu'eux ne rejettent pas frontalement leur appartenance à la Chine. Ils souhaitent juste être autonomes, comme l'explique Dondup : "Nous ne sommes pas contre la rencontre entre Emmanuel Macron et le dictateur Xi Jinping, parce que nous ne sommes pas contre le peuple chinois. Nous sommes juste contre le gouvernement chinois", explique le militant. Au cœur de leurs revendications figure également la reprise du dialogue avec le Dalaï-lama. Le chef du gouvernement tibétain est en exil en Inde depuis 1959.

"Stop aux prélèvements forcés d'organes"

Lundi, quelques dizaines de membres du mouvement spirituel chinois Falun Gong, interdit par Pékin en 1999, ont également manifesté devant l'ambassade de Chine à Paris. Une banderole géante avait été déployée devant l'entrée, où on pouvait lire : "Stop aux prélèvements forcés d'organes". Les membres du Falun Gong dénoncent régulièrement les "persécutions" de Pékin et notamment les "prélèvements d'organes forcés".

En décembre 2013, une résolution du Parlement européen manifestait sa "profonde inquiétude vis-à-vis des rapports crédibles et incessants de prélèvements non consentis, systématiques et cautionnés par l'État, d'organes sur des prisonniers d'opinion dans la République populaire de Chine, y compris sur un grand nombre d'adeptes du Falun Gong détenus pour leurs croyances religieuses".

Emmanuel Macron dit avoir abordé le sujet

Emmanuel Macron a déclaré lundi avoir fait part à son homologue chinois Xi Jinping des "préoccupations" de la France et de l'Europe sur le respect des droits de l'Homme en Chine. "Nous avons eu sur ce sujet des échanges francs", a déclaré le président français à l'issue d'un entretien avec son homologue chinois, précisant avoir abordé "plusieurs cas individuels".