Mali : un attentat tue deux soldats de l'ONU

L'attentat a eu lieu à Kidal.
L'attentat a eu lieu à Kidal. © CC
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avec AFP , modifié à
L'attaque a été revendiquée par un jihadiste malien en réponse aux soldats envoyés par les pays africains pour soutenir "le combat de François Hollande en terre d'Islam".

L'INFO. Au moins deux soldats africains de la force de l'ONU au Mali (Minusma) ont été tués et plusieurs Casques bleus et soldats maliens ont également été blessés dans un attentat à la voiture piégée samedi, contre une banque de Kidal, dans le nord-est du Mali, a indiqué une source de la Minusma. "Il y a également des blessés parmi les militaires maliens", a-t-on ajouté.

Un attentat bien préparé."Tôt ce matin, un véhicule piégé s'est jeté sur la Banque malienne de solidarité (BMS), tuant le kamikaze", avait auparavant déclaré un responsable du gouvernorat de Kidal en précisant qu'il y avait "des victimes" parmi les soldats maliens et africains qui gardaient la banque. Des soldats sénégalais faisaient partie des Casques bleus gardant la banque, selon cette source qui a affirmé avoir vu "un corps brûler", sans pouvoir dire s'il s'agissait de celui du kamikaze ou d'un soldat.

Selon une source militaire de la Minusma, "le kamikaze est venu par l'Est de la ville, il a tout de suite foncé sur la banque, avant d'exploser". "Il y a eu un très grand bruit, les battants de certaines maisons situées à  plus de 500 mètres de la banque ont été emportés par l'explosion", a ajouté cette source. assurant elle aussi qu'il "y a eu des victimes du côté des forces" de l'ONU. "C'est un attentat bien préparé", a-t-elle dit.

La réaction française. En voyage en Guyane, François Hollande a dénoncé samedi "un acte odieux" qui "ne peut rester sans suite". "La France sera à vos côtés pour identifier et arrêter les commanditaires de cette attaque terroriste", a écrit le président français dans une lettre adressée au président sénégalais Macky Sall.

Revendiqué par Al Quaïda. Un jihadiste malien, Sultan Ould Badi, qui a été membre de plusieurs groupes islamistes armés du Sahel, a, "au nom de tous les moujahidine", revendiqué samedi dans un appel téléphonique à l'AFP l'attentat. "Je parle au nom de tous les moujahidine (combattants) de l'Azawad: cette opération, est une réponse aux pays africains qui ont envoyé des militaires pour soutenir le combat de François Hollande en terre d'islam", a déclaré en français Sultan Ould Badi.

La ville, au centre d'une lutte de pouvoir, subit les tensions appliquées par le gouvernement du Mali, les indépendantistes de la région et des islamistes d'Al Quaïda. Sur Facebook, certains indépendantistes du MNLA (Mouvement National de Libération de l'Azawad) avaient d'ailleurs accusé les islamistes d'AQMI et publié des photos de l'attentat.

Kidal sous tension. Début novembre, c'est à Kidal que deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, avaient été enlevés puis assassinés.

Cet attentat survient à la veille du second tour des élections législatives qui doit sceller le retour à l'ordre constitutionnel au Mali, interrompu par un coup d'Etat qui, en mars 2012, avait précipité la chute du nord aux mains de groupes jihadistes.