Mali : qui est aux côtés de la France ?

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avec agences , modifié à
DECRYPTAGE - Seule pour l'instant sur le terrain, la France bénéficie malgré tout de soutiens.

Sur quels pays la France peut-elle compter pour son opération au Mali ? Alors que le président Hollande a mis la France "en première ligne" contre les islamistes dès vendredi dernier, les soutiens internationaux sont encore discrets et, sur le terrain, la France semble quelque peu esseulée. Qu'en est-il réellement ? Europe1.fr fait le point pays par pays.

# CEUX QUI APPORTENT UNE AIDE HUMAINE OU LOGISTIQUE

cedeao, mali

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Les forces africaines vont se déployer. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest devrait approuver mardi le projet d'un déploiement rapide de troupes dans le nord du Mali. "Je peux vous dire que dans une semaine les troupes seront effectivement sur le terrain", a confirmé avant la réunion Aboudou Touré Cheaka, le chef de mission de la Cedeao, dans laquelle figure notamment le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria et la Guinée, favorables à cette opération. A court terme, "d'ici une semaine" a promis Jean-Marc Ayrault, 3.300 hommes devraient être déployés sur place.

Les Etats-Unis coopèrent... mais sans troupes. "Nous faisons tout à fait confiance à la France", a affirmé l'ambassadrice américaine Susan Rice, heureuse que la France ait "traité de manière professionnelle la menace islamiste". Les Etats-Unis échangent ainsi des informations avec les forces françaises engagées au Mali et ils envisagent de leur fournir un appui dans les domaines de la logistique, de la surveillance et du transport aérien, a déclaré le Pentagone. Mais "il n'est pas envisagé actuellement d'envoyer des troupes américaines sur le terrain", a précisé Leon Panetta, secrétaire américain à la Défense.

Un apport logistique en provenance du Royaume-Uni. David Cameron a appelé François Hollande samedi soir pour lui manifester son soutien dans l'opération malienne. "Je salue l'assistance militaire que la France a fournie au gouvernement malien, à sa demande, pour arrêter cette avance", a dit le Premier ministre britannique. Les premiers avions de transport militaires britanniques ont d'ailleurs déjà commencé à convoyer du matériel vers les zones de combat.

Deux avions de Belgique. Le ministre des Affaires étrangères belge a annoncé que son pays s'apprêtait à proposer l'envoi de deux avions C-130 et d'un hélicoptère médicalisé en soutien de l'intervention française au Mali. La mise à disposition de deux C-130 répond ainsi aux limites de l'armée française en avion de transport de troupes.

# CEUX QUI SOUTIENNENT... OU PRESQUE

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L'Allemagne silencieuse. La chancelière Angela Merkel, souvent présentée comme la Reine de l'Europe, est silencieuse depuis le début de l'intervention française vendredi. L'Allemagne restait floue sur la nature concrète de son soutien à l'allié français. Berlin étudie un possible soutien "logistique", "médical" ou "humanitaire", a expliqué lundi le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, qui a multiplié les efforts pour dire "le soutien allemand à l'opération française".

Le soutien moral de l'Italie. Lors d'une conversation téléphonique entre les ministres français et italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi a assuré à Laurent Fabius son soutien à l'opération française au Mali. L'Italie avait été prévenue à l'avance de l'opération au Mali. Elle partage avec la France et ses autres partenaires européens l'objectif de la stabilité du Mali et la lutte pour l'éradication des mouvements terroristes.

La Chine encourage indirectement. Pékin, qui a d'importants intérêts commerciaux en Afrique, a par la voix de son ministère des affaires étrangères "condamné la récente attaque de forces anti-gouvernementales au Mali", c'est-à-dire l'avancée des islamistes vers Bamako. La Chine rappelle qu'elle "avait toujours soutenu les efforts du gouvernement malien pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale".

La Russie n'est pas contre. L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a jugé que l'opération Serval menée par la France au Mali respectait la légalité internationale.

Le Maroc et l'Algérie accordent le survol de leur territoire. Le président algérien Bouteflika et le roi du Maroc Mohammed VI ont accordé leur aide indirecte à la France mardi, après un échange avec François Hollande. "Ils nous autorisent à survoler leur territoire", a confirmé le président français depuis Dubaï. "Après, ils auront à savoir ce qu'il doivent faire dans l'hypothèse où le conflit dure plus longtemps que prévu", a-t-il ajouté.