Mali : le retrait des troupes françaises retardé ?

A l'Elysée, on est réaliste et on ne veut partir que lorsque les Casques bleus seront réellement opérationnels (photo de la visite du président Hollande en février 2013)
A l'Elysée, on est réaliste et on ne veut partir que lorsque les Casques bleus seront réellement opérationnels (photo de la visite du président Hollande en février 2013) © Reuters
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Charles Carrasco avec David Doukhan , modifié à
La force de l’ONU, qui doit prendre le relais à la fin de l’année, n’est pas prête. L’Elysée pense à prolonger sa présence militaire.

L’INFO. Le président de la République avait annoncé qu'il souhaitait qu'il n'y ait plus que 1.000 soldats français au Mali à la fin de l'année 2013. Mais finalement ce ne sera pas si simple. Alors que François Hollande se rend jeudi à Bamako pour l'investiture du nouveau président malien, Ibrahim Boubakar Keita, lors d’une visite éclair -seulement 6 heures sur place-, la question du retrait des troupes françaises se pose. Selon les informations d’Europe 1, les soldats français déployés au Mali pourraient rester pendant quelques mois de plus sur place. Pourquoi ce nouveau délai ? Explications.

Attendre que les Casques Bleus soient opérationnels... Passer de 3.200 à seulement 1.000 soldats français au Mali avant la fin de l'année, c'est loin d'être fait même si ça reste aujourd'hui clairement l'objectif du Président. A l'Elysée, on est réaliste et on ne veut partir que lorsque les Casques bleus seront réellement opérationnels. Cette force armée de l'ONU est composée de soldats de plusieurs pays africains. En ce moment, ils sont 5.000 et sont censés être 12.000 à la fin de l'année, chiffre indispensable à un passage de relais réussi. Mais une montée en puissance aussi rapide, à l'Elysée, on n'y croit guère. De plus, cette force onusienne souffre de lacunes logistiques en matière de transports ou d'équipements par exemple.

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© Reuters

… et assurer la sécurité des élections. Se pose aussi le problème du calendrier politique : des élections législatives sont prévues en novembre et nécessiteront un surcroît de sécurité pour leur bon déroulement. Pour toutes ces raisons, on juge aujourd'hui à la Présidence comme une hypothèse sérieuse l'idée d'un report de quelques mois. Jeudi, le Président échangera avec les soldats français en fin de journée et il y a fort à parier qu'il évoquera à ce moment là, la question du calendrier du retrait des troupes.