Mali : la mort "probable" d'Abou Zeid

Le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud a assuré que les militaires français n'étaient pas "surpris" par la violence des combats dans cette zone
Le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud a assuré que les militaires français n'étaient pas "surpris" par la violence des combats dans cette zone © Capture Europe 1
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Charles Carrasco , modifié à
INTERVIEW E1 - Un djihadiste d'Aqmi le confirme mais dément la mort de Mokhtar Belmokhtar. 

#AFP 11h39 : Un jihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a confirmé lundi la mort d'un des chefs de ce groupe islamiste armé, Abou Zeid, mais démenti celle d'un autre dirigeant islamiste, Mokhtar Belmokhtar, selon l'agence mauritanienne d'informations en ligne, Sahara Medias. Abou Zeid a été tué "par un bombardement aérien français dans les montagnes" des Ifoghas (nord-est du Mali) "et non par les Tchadiens", affirme, sous couvert d'anonymat, ce membre d'Aqmi qui a l'habitude d'écrire pour des sites jihadistes, selon Sahara Medias. Il dément en revanche la mort de Mokhtar Belmokhtar "pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao (nord du Mali, mais plus au sud du massif des Ifoghas) où il mène les combats contre l'ennemi".

L'INFO. Ni confirmation, ni démenti. L'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées, n'a lui pas confirmé lundi la mort d'Abou Zeid, l'un des chefs d'Aqmi, mais l'a jugée "probable". "C'est probable mais ça n'est que probable. Nous ne pouvons pas avoir de certitudes pour l'instant. Ce serait une bonne nouvelle. Nous n'avons pas récupéré le corps", a-t-il affirmé. La veille, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait appelé à la "prudence" sur ce dossier.

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Quant au chef islamiste Mokhtar ben Mokhtar, qui a revendiqué la responsabilité de la prise d'otages du site gazier de Tiguentourine en Algérie en janvier, le chef d'état major des armées n'a pas non plus confirmé sa mort. "Sur les forums djihadistes apparaissent depuis hier un certain nombre d'informations disant qu'il serait toujours vivant. C'est la raison pour laquelle, je suis moi-même d'une extrême prudence", a-t-il assuré. Y a-t-il d'autres chefs pour ces organisations ? "Il y a en a au moins un, celui qu'on appelle l'émir du grand Sahara et d'autres qui sont les patrons de la logistique", a assuré l'amiral Guillaud.

La violence des combats sur le terrain. L'amiral Guillaud a assuré que les militaires français n'étaient pas "surpris" par la violence des combats dans cette zone où a péri samedi un troisième soldat français. "Nous savons que nous avons affaire à des fanatiques", "des terroristes fanatisés, entraînés depuis des mois et même des années". "Nous savions que ce serait la partie la plus dure de cette campagne".

Sur le terrain, "nous découvrons littéralement une organisation industrielle du terrorisme", a poursuivi l'amiral, citant "plus d'une cinquantaine de caches dans des maisons, des hangars ou des grottes", "plus d'une dizaine d'ateliers de fabrication y compris de bombes dans un des ateliers", "vingt bombes artisanales" fabriquées "simultanément".

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© Reuters

Les dernières opérations en cours. Dans le nord du Mali, les combats sont intenses. "Nous avons nettoyé une vallée principale dans laquelle les forces tchadiennes, comme les forces françaises, avaient pénétré il y a une dizaine de jours. Nous avons fait notre jonction avec le Tchad dimanche. Nous continuons à fouiller. Nous avons fouillé toute la nuit. Nous allons continuer sur les autres vallées pour visiter, fouiller, et démanteler", a-t-il affirmé. 

"Nous sommes en train de casser les reins d'Al Qaïda au Maghreb islamiste et ça, c'était l'objectif tel qu'il nous avait été fixé par le président de la République", a assuré l'amiral Guillaud. "Nous sommes sur la bonne voie", précise le chef d'état major des armées qui aimerait que l'intervention au Mali "soit une affaire de semaines". Mais pour cela, il faut que l'armée française soit "relevée", a-t-il exhorté.

Des nouvelles des otages ? Le chef d'état-major de l'armée a affirmé ne "pas savoir où se trouvent les otages" français tout en ajoutant qu'ils ne sont pas à l'endroit où les forces militaires "frappent". L'amiral a dit ne "pas avoir d'information" sur le lieu de détention des otages français au Sahel. Il a jugé "possible" qu'ils aient été déplacés, et "dispersés", "mais pas forcément dans un autre pays".