Mali : intervention "inévitable"

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
Alassane Ouattara souhaite envoyer des troupes militaires pour endiguer l'avancée des islamistes.

Tombouctou pillée, le nord du pays et les grandes villes aux mains des islamistes : la situation est chaotique au Mali. Elle "se dégrade un peu plus chaque jour", souligne même Alassane Ouattara, le président de la Côte d'Ivoire, pays frontalier, dans une interview accordée au JDD. Selon lui, "il y aura une intervention militaire au Mali si la situation n'évolue pas favorablement". Cela lui parait même "inévitable", compte tenu des tensions dans le pays.

"Constituer une force africaine"

Alors, quand et comment cela va-t-il s'opérer ? Alassane Ouattara se dit favorable à une intervention rapide et commune. "Nous pouvons parler en semaines et non en mois, il y a urgence", juge le chef d’État, qui envisage "de constituer une force africaine composée pour moitié de soldats maliens, pour moitié de soldats venus du Niger, du Nigeria, peut-être aussi du Tchad et d'autres pays encore".

Par ailleurs président de la Cédéao - Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest - Alassane Ouattara va déposer à ce titre "une nouvelle demande de résolution auprès du Conseil de sécurité des Nations unies". Il se dit confiant dans l'opération et dans l'aide apportée par la France, qui va prendre, en août, la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Nous demanderons un appui logistique"

Mi-juillet, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian ont assuré que la France apporterait son concours à une opération, mais "pas en première ligne". Le ministre des Affaires étrangères évoque le "risque d'une réaction contre le colonisateur", tandis que le ministre de l'Intérieur souligne que la France ne peut pas "être le gardien de la paix dans le monde entier".

Des propos qui conviennent à Alassane Ouattara. "Nous demanderons un appui logistique, notamment à la France et aux États-Unis. Je parle d'un appui logistique, matériel (...) Nous ne disposons pas non plus d'une aviation de combat et nous en aurons besoin. A l'inverse, je n'envisage pas la présence de troupes au sol qui ne soient pas africaines", a-t-il rappelé à l'hebdomadaire.