Mali : feu vert pour une intervention

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avec AFP , modifié à
L'envoi d'une force africaine a été validé. Mais pas d'intervention prévue avant septembre 2013.

>> L'info. Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi à l'unanimité un projet de résolution présenté par la France qui autorise le déploiement au Mali, pour une période initiale d'une année, d'une force africaine chargée de chasser les rebelles islamistes du nord du pays.

• Ce que prévoit le texte. Le texte autorise une force d'intervention africaine à prendre "toutes les mesures nécessaires", en conformité avec les lois internationales, afin de prendre le contrôle du Nord malien, tombé depuis le printemps dernier aux mains de groupes islamistes armés et de rebelles touaregs. Il autorise aussi l'Union européenne et d'autres pays membres de l'Onu à participer au renforcement des forces de sécurité maliennes.     

• Du concret mais... pas avant septembre 2013. Une opération militaire internationale dans le nord du Mali ne devrait cependant pas intervenir avant septembre 2013. La force africaine, qui prendra le nom d'Afisma, devrait compter jusqu'à 3.300 hommes. Elle aidera les forces gouvernementales maliennes à "reprendre les zones du nord du territoire malien actuellement sous le contrôle de groupes armés terroristes et extrémistes", ajoute le texte qui ne précise pas les modalités de financement de cette force.

• Hollande confirme un soutien, pas une intervention de la France. "Le temps de l'intervention militaire au Mali n'approche pas", a assuré vendredi François Hollande, invité d'Europe1, au lendemain d'un vote à l'ONU qui autorise pourtant le déploiement d'une force africaine sur place. "La résolution de l'ONU va permettre le dialogue politique. Ensuite, s'il y a toujours une occupation du Nord-Mali, ce sont les Africains qui mèneront cette opération avec le gouvernement malien", a-t-il simplement précisé.

>> A lire aussi : Au Mali, ZOOM-" >la tentation d'une intervention.

Quelques désaccords. Les Etats-Unis et la France sont parvenus à surmonter leurs désaccords sur ce dossier, a-t-on précisé de source diplomatique. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, s'est prononcé pour des contributions volontaires d'Etats membres plutôt que pour un financement onusien, ce qui ne satisfait ni la France ni l'Union africaine. La résolution demande à Ban de soumettre au Conseil de sécurité un rapport sur le financement de l'opération. Le Conseil ne sera cependant pas tenu de suivre les recommandations du secrétaire général.

• Et du côté des négociations politiques ? Le gouvernement de Bamako est appelé à conclure un accord avec les séparatistes touaregs et les islamistes du groupe Ansar Dine, précise-t-on de source diplomatique. On souligne au siège de l'Onu les progrès réalisés sur le front politique : les séparatistes touaregs du MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad) et les islamistes d'Ansar Dine ont ainsi accepté de discuter d'une solution négociée avec des responsables maliens. Il s'agira aussi de s'assurer, avant le lancement d'une opération contre les islamistes, des capacités opérationnelles des forces maliennes et de l'Afisma, a dit un diplomate.