Malaisie : une fille de 12 ans exclue d'un tournoi d'échecs pour une robe "provocante"

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La Malaisie est un pays considéré en règle générale comme modéré sur le plan de l'islam, mais l'influence de conservateurs musulmans ne cesse de s'accroître depuis plusieurs années, selon des observateurs. © AFP / MOHD RASFAN
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avec AFP
Une jeune joueuse d'échecs de 12 ans a été exclue d'un tournoi national scolaire à cause d'une robe "provocante", créant l'indignation dans le pays. 

Une décision qui a créé l'indignation dans ce pays d'Asie du Sud-Est à majorité musulmane. Une joueuse d'échecs âgée de 12 ans a été exclue d'un tournoi scolaire le 14 avril dernier en Malaisie car les organisateurs jugeaient sa robe "provocante" selon un entraîneur. Pendant deux semaines, les réseaux sociaux ont vivement réagi, forçant la fédération malaisienne des échecs à annoncer mardi qu'elle prévoyait d'inviter toutes les parties à une réunion en vue de régler le différend. 

La joueuse "harcelée et humiliée". Selon les organisateurs du tournoi, la robe de la fillette était inappropriée. Ceux-ci avaient indiqué à la joueuse que sa robe à manches courtes et recouvrant les genoux était "provocante" et qu'elle créait "une tentation vue d'un certain angle, de très loin", a détaillé Kaushal Khandar, l'entraîneur de l'adolescente sur sa page Facebook. Il a d'ailleurs précisé que la joueuse de talent s'est sentie "harcelée et humiliée".  Une vague de commentaires outragés s'en sont suivis en dessous de la photo de la robe noire à rayures rouges. La Malaisie est pourtant un pays considéré en règle générale comme modéré sur le plan de l'islam. Mais l'influence de conservateurs musulmans ne cesse de s'accroître depuis plusieurs années.

Des codes vestimentaires plus stricts à l'école. L'ancien secrétaire général du Conseil olympique malaisien, Sieh Kok Chi, s'est dit "choqué et perturbé que sa robe constitue un problème". "Elle est âgée d'à peine 12 ans. Personne n'a le droit de lui imposer ses propres règles. Les responsables du tournoi d'échecs devraient démissionner", a-t-il estimé. Le secrétaire général de la Fédération d'échecs, Nik Hishamuddin Nik Mustapa, s'est défendu. Il a expliqué que le code vestimentaire avait été appliqué car la compétition se déroulait dans une école publique, où ces codes sont plus stricts qu'ailleurs.