Mahdi, de la Libye à la Syrie

Un camp d'entraînement en Syrie.
Un camp d'entraînement en Syrie. © REUTERS
  • Copié
Fançois Clauss, envoyé spécial d'Europe 1 dans le nord de la Syrie, et , modifié à
REPORTAGE - L'un des héros de la libération de Tripoli prête main forte à l'armée libre syrienne.

Au milieu d'une cour d'école transformée en camp d'entraînement, au nord de la Syrie, ils sont quelque 200 combattant, en armes et en rangs serrés, à invoquer Dieu. L'homme qui les harangue est un Libyen : le légendaire commandant Mahdi, héros de la libération de Tripoli, est en Syrie depuis un peu plus d'un an.

Avec 35 de ses hommes, il est venu apporter son expérience du terrain à la révolution syrienne. "Ici c'est comme en Libye, tous les combattants sont des civils", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Nous avons des médecins, des ingénieurs, des gens comme tout le monde. Il faut absolument les former au combat, à la tactique militaire, avec ce qui a été notre propre expérience de la révolution en Libye".

"La bannière de la nation"

En un an, il a fédéré l'un des groupes de combattants les plus importants au nord du pays. La brigade Liwa al-umma, soit la "la bannière de la nation" compte 6.500 combattants venus parfois du monde entier participer à la révolution syrienne.

C'est le cas de Mahmoud, 22 ans, né de parents égyptiens et installé en Irlande. Du jour au lendemain, le jeune homme a quitté son appartement et son métier de consultant à Dublin pour venir au nord de la Syrie. "Pendant trop longtemps, nous nous sommes contentés de regarder, d'être en dehors, alors que nous savions tous quelle était la nature des régimes dans le monde arabe".

90% des combattants sont syriens

"J'ai tout abandonné parce que mes frères et mes sœurs étaient en train de mourir. Il fallait que je vive ce qu'ils vivaient, que je les aide", raconte-t-il, ajoutant : "être debout contre l'oppression, c'est ma vie. C'est devenu ma mission".

Le commandant Mahdi affirme que 90% de ses combattants sont syriens. Mais il est devenu un symbole, celui de l'infiltration des combattants venus de l'extérieur, dénoncée par Bachar al-Assad. Et il sait qu'il est désormais en tête de la sinistre liste établie par le régime, celle des hommes à abattre.