Madrid : heurts entre indignés et policiers

Le mouvement des "Indignés", né à Madrid, poursuit la lutte mardi en appelant à manifester devant le Congrès espagnol.
Le mouvement des "Indignés", né à Madrid, poursuit la lutte mardi en appelant à manifester devant le Congrès espagnol. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Les indignés ont manifesté devant le Congrès. Un important dispositif de police a été déployé.

Madrid est sur les dents. Des heurts ont éclaté, mardi en fin de journée, dans la capitale espagnole, entre manifestants du mouvement des indignés et policiers anti-émeutes. Ces derniers ont chargé à coups de matraques la foule tentant de forcer un barrage près du Congrès des députés. Au moins trois manifestants ont été interpellés et un blessé, tandis que des milliers d'indignés étaient rassemblés près du Congrès, criant "démission".

Des organisations d’"Indignés" ont lancé, un peu plus tôt dans la journée, un appel à manifester autour du Congrès des députés, dans la capitale espagnole. Leur but : dénoncer une démocratie "séquestrée", soumise aux "marchés financiers". Dans la ville qui a vu naître ce mouvement mondial de protestation, les organisateurs appellent à "encercler" le Congrès et "marcher autour", sans toutefois l’occuper, note El Pais.

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Trois cortèges simultanés ont convergé en fin d’après-midi vers la rue San Geronimo, où siègent les députés, indique 20minutos.es. Des barrières ont été entreposées depuis plusieurs jours dans les rues adjacentes au Congrès. Environ 1.500 agents antiémeutes ont été déployés aux abords du bâtiment, selon El Pais.

Les abords du Congrès sont déjà bouclés :

"Action non violente"

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© REUTERS

Les autorités l’ont aussi rappelé ces derniers jours : les responsables de manifestations qui "troublent" le fonctionnement des institutions parlementaires encourent entre six mois et un an de prison, selon le code pénal espagnol.

Une porte-parole anonyme du mouvement tient toutefois à préciser qu’il s’agit d’une "action non-violente" et qu’il n’est pas question d’empêcher les députés de passer. Si les organisateurs du mouvement ont décidé de manifester devant le Congrès, c’est parce que "toute une série de mesures ont été adoptées par décret, sans qu’elles ne passent pas les députés", dénonce la porte-parole.

Des cars affrétés

Les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement depuis décembre ont en effet provoqué un fort mécontentement de la population. Reste à savoir si cet appel à manifester, lancé sur les réseaux sociaux, rencontrera le succès escompté. Des cars ont été affrétés pour transporter des manifestants depuis une dizaine de villes, dont Barcelone, Séville et Valence, jusqu’à Madrid.

Sur Twitter, les organisateurs battent le rappel :

D’autres manifestations sont aussi organisées dans le reste de l’Espagne, notamment à Barcelone, devant le Parlement de Catalogne. Le mouvement #S25 appelle aussi à des rassemblements de soutien en Europe, comme à Paris, devant l’ambassade espagnole.