Madoff se confie au Financial Times

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Dans un entretien au Financial Times donné depuis sa prison de Butner en Caroline du Nord, l'escroc Bernard Madoff revient sur les éléments l'ayant conduit à monter la plus grande fraude de l'histoire. C'est la deuxième fois depuis son incarcération qu'il reçoit des journalistes.

"Rien de ce que je vais vous dire ne doit être pris comme une excuse pour mon comportement. J'assume pleinement la responsabilité de ce que j'ai fait", a averti d'emblée Bernard Madoff. L'homme d'affaires nie avoir monté volontairement "le système de Ponzi", ce montage financier qui consiste à utiliser l'argent des derniers déposants pour rémunérer les plus anciens.

Il a ouvert sa petite boîte de courtage dans les années 60, et il assure que ses activités étaient totalement légales jusqu'au début des années 90. Un point que conteste le liquidateur Irving Picard, qui place le début de la fraude en 1983. Les difficultés auraient commencé pour lui en 1987, quand le marché s'est retourné et que l'investisseur n'arrivait plus à assurer de bons retours à ses clients. C'est en 1992 qu'il aurait mis en place le système de Ponzi. Il admet qu'il s'agit en grande partie d'une question d"égo".

"Toute ma carrière j'avais été en dehors du club, et soudain j'avais les plus grosses banques, Deutsche Bank, Crédit Suisse-et leur président qui frappaient à ma porte". Il était également, selon lui, mis sous pression par quatre de ses plus anciens clients. Ce sont eux qui l'aident alors à rabattre de nouveaux clients. Pour l'homme d'affaire, ces quatre établissement "étaient complices".

Condamné à 150 ans de prison, le septuagénaire a conscience d'y finir sa vie. Ses occupations résident autour de la lecture. Plusieurs grandes universités l'ont contacté pour travailler sur des cours d'éthiques. Bernard Madoff se dit intéressé. D'après les journalistes du Financial Times, c'est la première fois en deux heures d'entretien que l'escroc montre des signes de honte.