Macky Sall, "espoir" pour le Sénégal

© MAXPPP
  • Copié
avec François Clauss, envoyé spécial au Sénégal , modifié à
REPORTAGE - Le nouveau président, vainqueur de Wade, pourrait symboliser le renouveau du pays.

Macky Sall est donc le quatrième président du Sénégal depuis l'indépendance du pays, après Léopold Sédar Senghor (1960-1981), Abdou Diouf (1981-2000) et Abdoulaye Wade. Selon les premiers résultats du second tour de la présidentielle, qui s'est déroulé dimanche, Macky Sall remporterait assez largement l'élection. Le président sortant l'a même déjà reconnu.

La liesse générale a rapidement envahi les rues de Dakar. Vers 20 heures, deux heures après la fermeture des premiers bureaux de vote, la jeunesse manifestait sa joie. "Ce qui est en train de se passer est extraordinaire. C'est une nouvelle ère qui commence pour le Sénégal", a témoigné l'un d'entre eux au micro d'Europe 1.

"Moment très émouvant"

Vers 21h30, Abdoulaye Wade, aux commandes du pays depuis 2000, a téléphoné à son ancien Premier ministre pour reconnaître sa défaite. "Il lui a dit 'Macky, je sais bien que tu as gagné, je te félicite'. Il l'a remercié, c'était très digne et très court. Macky a trouvé que le moment était émouvant", témoigne sur Europe 1 l'un des observateurs européens sur place, qui a assisté à la scène dans le bureau du nouveau président.

Les deux hommes étaient proches jusqu'à ce que le président de l'Assemblée nationale, nommé en 2007, critique ouvertement Karim Wade, le fils d'Abdoulaye. Il est ensuite entré dans l'opposition en fondant son propre parti, l'Alliance pour la République.

Abdoulaye Wade était pourtant arrivé en tête du premier tour, avec 34,8% des suffrages, devant Macky Sall, crédité de 26,6%. Mais dans l'entre-deux tours, Macky Sall a su rallier autour de lui l'ensemble des candidats éliminés au premier tour. Il a également obtenu le soutien du chanteur Youssou N'Dour, écarté du scrutin par le Conseil constitutionnel. Cette alliance anti-Wade a été cruciale dans l'opinion publique en vue du second tour.

"Il n'oublie jamais ses origines"

Jean-Pierre Pierre-Bloch, ancien député de l'Aisne et directeur de campagne de Macky Sall savourait cette victoire. "C'est vraiment le candidat du peuple. Il fallait voir dans les quartiers les plus déshérités de Dakar l'accueil qu'il recevait. C'est un espoir pour le peuple sénégalais. Il vient d'un milieu modeste. Son père était cantonnier, sa mère vendait des cacahuètes, elle s'est cassé le dos pour élever ses enfants. Il n'oublie jamais ses origines", témoigne-t-il ému.

Macky Sall, 50 ans, pourrait donc incarner une nouvelle lignée de dirigeants africains portés au pouvoir par la seule volonté du peuple.