Lyon va au chevet des Roms en Roumanie

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Benjamin Harroch et Arthur Helmbacher, envoyé spécial d'Europe 1 , modifié à
REPORTAGE - Lyon a lancé une coopération avec la commune de Tinca, pour sédentariser des Roms.

Comment aider les Roms ? Intégrer les Roms en France ou tenter de les intégrer dans leur pays d'origine, la Roumanie : c'est cette deuxième stratégie que la ville de Lyon a décidé d'adopter. Depuis deux ans, elle travaille à une coopération avec la commune de Tinca au nord-ouest de la Roumanie, d'où viennent un certain nombre de Roms roumains présents dans l'agglomération lyonnaise. Focus sur un projet qui permet de prendre un peu de recul, après la polémique gouvernementale sur le sujet.

Première coopération décentralisée franco-roumaine, l'aide de Lyon est basée sur un programme de développement local qui va du raccord au réseau électrique des familles les plus pauvres à la création d'un centre multifonctionnel de 300 mètres carrés (douches, sanitaires, laveries, activités scolaires et périscolaires, formations pour les adultes...). Coût de l'opération : 300.000 euros sur trois ans.

L'envoyé spécial d'Europe1, Arthur Helmbacher, s'est rendu sur place :

Dans une tribune publiée dans Le Monde le 30 septembre, le vice-président du Grand Lyon, Hubert Julien-Laferrière, avait justifié ce choix : "tout le monde s'accorde pour dire que la solution de long terme ne pourra venir que des pays d'origine, Roumanie et Bulgarie principalement, dans lesquels [les Roms] ont été trop longtemps ostracisés." Si "on a longtemps mis en cause le gouvernement roumain pour son absence de politique d'intégration des Roms sur son territoire, ajoute-t-il, les choses en réalité progressent aujourd'hui."

Parmi les exemples vertueux, selon Hubert Julien-Laferrière, il y a donc la municipalité de Tinca : "Depuis le début de notre intervention, le maire de Tinca s'est mobilisé, deux membres de la communauté Roms ont fait leur entrée au Conseil municipal à l'occasion des récentes élections municipales et le département de Bihor ( qui, comme nos départements, a une importante compétence dans le domaine social) a décidé de participer financièrement au fonctionnement du centre multifonctionnel."

Ce centre multifonctionnel sera-t-il suffisant ? Eléments de réponse :

Malgré tout, sur place, les habitants ne le voient pas comme un moyen suffisant de faire rester les Roms en Roumanie. Car "c'est dans leurs gènes, aux Roms, de voyager, de partir, de revenir", se justifie le maire de Tinca. Autre problème selon l'édile : la ville de Lyon ne s'est pas engagée sur le fonctionnement à long terme du centre. Le maire de Tinca espère donc que "Lyon va continuer à nous aider parce que sinon on aura un bâtiment vide".