Luxembourg : une loi pour réglementer l'exploitation des ressources spatiales

© HO / NASA / AFP
  • Copié
Benjamin Lévêque, édité par A.H.
C'est une première en Europe : le Parlement du Luxembourg promulgue mardi un texte pour encadrer les activités liées à l'exploitation et l'utilisation des ressources spatiales.

Après les Etats-Unis en 2015, le Luxembourg promulgue mardi une loi encadrant les activités liées à l'exploitation et l'utilisation des ressources spatiales. 

Exploiter les ressources directement dans l'espace. Le but de cette loi est d'encadrer l'exploitation des ressources spatiales. En clair, les sociétés vont pouvoir utiliser des sources d'énergies déjà disponibles dans l'espace comme les hydrocarbures, le métal ou l'eau, qui composent la Lune ou les astéroïdes par exemple. Pour Alain Cirou, de l'Association Française d'Astronomie, cette loi respecte le traité international de 1967. "L'espace, par le droit international, appartient à tout le monde. En revanche, l'exploitation des ressources est ouverte. Il ne s'agit pas de les ramener sur Terre, mais de les exploiter dans l'espace, au profit des vaisseaux spatiaux. Ça veut dire qu'on aura inventé pour les vaisseaux spatiaux les moteurs à eau et les stations-service", explique le consultant espace d'Europe 1. 

Un argument "complètement spécieux". D'autres sont bien plus sceptiques face à cette initiative. Armel Kerrest, vice-président du Centre européen de droit spatial, craint une bataille spatiale, une sorte de Far West. "Il est interdit de mettre un drapeau sur le corps céleste et de le revendiquer. En revanche, vous pouvez revendiquer les ressources. Voilà leur argument qui, à mon avis, est complètement spécieux", estime-t-il. "C'est un peu comme si vous alliez chez votre voisin, et que vous disiez 'je ne revendique pas votre terrain mais je prends ses ressources'", illustre Armel Kerrest.

Pour l'heure, tout cela reste de la fiction, car les pays n'ont pas encore la technologie nécessaire pour mener cette conquête dans les étoiles. Selon les spécialistes, cela pourrait même prendre des dizaines, voire des centaines d'années…