L'UE présente vendredi sa "position commune" à la Turquie pour boucler leur accord décrié

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Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglule, le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker le 8 mars dernier. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec AFP , modifié à
Vendredi matin à 8h30, l'UE va présenter à la Turquie le compromis qu'elle a trouvé entre ses 28 membres. 

Les dirigeants de l'UE doivent présenter vendredi matin à la Turquie leur "position commune", fixée dans la nuit après de laborieuses tractations, pour sceller enfin un accord censé mettre un coup d'arrêt à l'afflux de migrants vers l'Europe.

Rencontre à 8h30. Une rencontre entre le président du Conseil européen Donald Tusk et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu est prévue à 8h30 à Bruxelles, en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

Un accord turco-européen serait une "bonne opportunité de mettre fin au trafic d'êtres humains", a insisté la chancelière allemande Angela Merkel. Mais "je ne peux pas vous garantir qu'il y aura une conclusion heureuse", a tempéré le président français François Hollande.

Des lignes rouges. Plusieurs Etats membres de l'UE craignent encore une illégalité de la mesure phare du plan en négociation : le renvoi de tous les nouveaux migrants arrivant en Grèce depuis la Turquie, y compris les demandeurs d'asile. D'autres refusent d'aller trop loin dans les contreparties promises à Ankara, en particulier Chypre, qui a toutefois évoqué jeudi pour la première fois un "compromis" possible. Le compromis finalisé dans la nuit entre les 28 n'est pas un texte formel, mais "une position commune" avec des "lignes rouges" à ne pas franchir, qui servira de mandat de négociation à Donald Tusk, a expliqué une source européenne.

La Grèce en position intenable. Depuis le début de l'année, plus de 143.000 personnes sont arrivées en Grèce via la Turquie, portant à plus d'un million les entrées en Grèce, depuis janvier 2015, de migrants fuyant pour la plupart la Syrie en guerre, l'Irak et l'Afghanistan, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Cet afflux, combiné avec la fermeture de la "Route des Balkans", place la Grèce et les milliers de migrants qui y sont bloqués dans une situation intenable. Et accentue la pression pour que les Européens s'entendent avec Ankara.