Love Parade : le maire se défend

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avec Hélène Kohl et AFP
Le maire de Duisburg affirme qu'il n'était pas au courant des mises en garde de la police.

"Je n'ai pas eu connaissance de mises en garde". Voilà la ligne de défense d'Adolf Sauerland, le maire de Duisburg, après la bousculade qui a coûté la vie à 20 personnes en marge de la Love Parade le week-end dernier. Officiellement la municipalité continue donc de dire qu'elle n'était pas au courant des doutes émis sur le dispositif sécuritaire.

La pression médiatique et politique grandit depuis dimanche à l'encontre du maire de cette ville du bassin industriel de la Ruhr. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung (SZ), la police s'est très longtemps opposée à la venue de la love parade dans la ville, pour des raisons de sécurité. L'ancien président de la police notamment, aujourd'hui à la retraite, considérait que c'était de la folie.

En réaction, le président du parti chrétien-démocrate (CDU) local, le député Thomas Mahlberg avait réclamé sa destitution dans une lettre au ministre régional de l'intérieur de l'époque. "La police émet des doutes, il en résulte que l'on parle négativement de notre ville dans tout le pays. Je vous demande de libérer Duisburg de cette entrave et de renouveler le directoire de la police", a-t-il écrit, selon le SZ.

Die Welt, un autre quotidien allemand, indique que le maire de Duisburg n'a autorisé la Love Parade qu'au dernier moment : à 9h le samedi matin. La veille une réunion de crise sur le dispositif de sécurité s'était encore tenue, alors que les festivaliers commençaient déjà à arriver.

Le propriétaire de la marque Love Parade, Rainer Schaller, a lui rejeté la responsabilité de la tragédie sur la police. Il a affirmé à la presse que la police avait donné l'instruction d'ouvrir certains accès au tunnel alors que celui-ci était déjà menacé d'engorgement.

Une jeune Allemande a succombé lundi à ses blessures, portant le bilan à 20 morts. Le parquet qui a saisi des documents liés à l'organisation de l'événement, dirige une enquête pour soupçon d'homicides par négligence.