L'Otan définit sa mission contre le trafic de migrants en mer Egée

L'OTAN veut lutter contre les réseaux de passeurs en mer Egée.
L'OTAN veut lutter contre les réseaux de passeurs en mer Egée. © ARIS MESSINIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Les membres de l'Alliance atlantique lance une opération anti-passeurs en mer Egée, entre la Grèce et la Turquie.

Les 28 pays membres de l'Alliance atlantique ont défini les modalités opérationnelles de leur mission navale contre le trafic de migrants au départ des côtes turques, selon un communiqué reçu jeudi. Les ministres de la Défense de l'Otan avaient décidé le 11 février de mettre sur pied une telle opération de surveillance frontalière en mer, une première pour cette organisation militaire défensive, qui avait jusqu'à présent refusé de s'impliquer directement dans la pire crise migratoire en Europe depuis 1945. "Nos navires vont fournir de l'information aux garde-côtes et autres autorités nationales de Grèce et de Turquie. Ceci les aidera à être encore plus efficaces pour gérer les réseaux de trafic illégaux", a expliqué le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, dans le communiqué.

Une coordination accrue avec la Grèce et la Turquie. "Notre valeur ajoutée", a-t-il souligné, "est que nous pouvons faciliter une coopération plus étroite" entre Athènes et Ankara dont les relations sont tendues depuis des décennies. Quant à la zone d'opérations, question sensible entre la Grèce et la Turquie dont les côtes sont parfois distantes d'à peine une dizaine de kilomètres, "nos commandants décideront où ils opèrent, en coordination avec la Grèce et la Turquie", mais ils pourront naviguer dans les eaux territoriales de ces deux pays, a expliqué Jens Stoltenberg. La Grèce et la Turquie se cantonneront chacune à leurs propres eaux. "La mission de l'Otan n'est pas de renvoyer des bateaux" chargés de migrants, a insisté Jens Stoltenberg.

Les migrants sauvés, ramenés en Turquie. L'autre question épineuse concernait le sort des migrants, alors que les marins de l'Otan sont, comme tous les autres, obligés de secourir des embarcations en difficulté. De nombreux Etats membres de l'Alliance craignaient que les passeurs n'en profitent pour diriger leurs barques surchargées en direction de leurs navires militaires, les obligeant à leur porter secours et à leur donner l'asile. "Quand des personnes venant par la Turquie seront sauvées, elles seront ramenées en Turquie", a répété Jens Stoltenberg, conforme à la ligne édictée le 11 février. Mais il a semblé atténuer cette affirmation en ajoutant : "en effectuant leur missions, nos nations respecteront le droit national et international".