L'organisation basque ETA demande pardon pour le "mal" qu'elle a causé

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L'organisation indépendantiste basque va annoncer début mai sa dissolution, depuis le Pays basque français, de façon "très claire". © Rafa RIVAS / AFP
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avec AFP , modifié à
"Nous avons causé beaucoup de douleur et des dommages irréparables", reconnaît l’organisation, responsable de la mort d'au moins 800 personnes. 

L'organisation clandestine basque ETA a reconnu le "mal" qu'elle a causé pendant sa lutte armée pour l'indépendance du Pays basque et demandé pardon aux victimes, dans un communiqué publié vendredi par le journal basque Gara.

L'ETA affirme cependant qu'elle n'est pas seule responsable des souffrances au Pays basque espagnol. "La souffrance existait avant la naissance de l'ETA et a continué après qu'elle a cessé la lutte armée", affirme le texte.

"Nous avons causé beaucoup de douleur et des dommages irréparables. Nous voulons manifester notre respect aux morts, aux blessés et aux victimes des actions de l'ETA… Nous le regrettons sincèrement", indique le communiqué publié à l'approche de la dissolution annoncée de ce groupe qui a tué plus de 800 personnes en plusieurs décennies de lutte contre l'État espagnol.

"ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale, veut reconnaître par cette déclaration le mal causé au cours de sa trajectoire armée, et manifester son engagement à surmonter définitivement les conséquences du conflit et à éviter qu'il se répète", annonce le texte.

"Une phase post-ETA". L'organisation indépendantiste basque doit annoncer début mai sa dissolution. L'ETA avait renoncé à la violence en 2011. Le 8 avril 2017, l'organisation a déposé les armes en remettant la liste de ses caches à la justice française.

Preuve de la "force" de l'Etat de droit selon Madrid. "Nous entrons dans une nouvelle phase qu'on peut appeler non seulement post-désarmement, post-violence mais aussi post-ETA : c'est très important et cela va être clair", avait déclaré jeudi Alberto Spectorovsky, médiateur international au sein du Groupe international de contact (GIC).

Dans un communiqué, le gouvernement espagnol a réagi vendredi, estimant que cette annonce de l'ETA est est "la conséquence de la force de l'Etat de droit qui a vaincu l'ETA avec les armes de la démocratie". Avant d'ajouter : "cela fait très longtemps que l'ETA aurait du demander pardon".