L'ONU lance un appel de fonds d'un milliard de dollars pour les Rohingyas

L'ONU parle également du droit au retour des réfugiés.
L'ONU parle également du droit au retour des réfugiés.
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avec AFP , modifié à
Plus d'un million de réfugiés de cette communauté musulmane s'entasse dans des camps au Bangladesh. 

La situation est toujours catastrophique. Les Nations unies ont lancé vendredi un appel de fonds de près d'un milliard de dollars pour subvenir aux besoins d'environ un million de réfugiés rohingyas entassés dans des camps au sud-est du Bangladesh, et organiser leur retour en Birmanie. Le montant précis réclamé par les agences de l'ONU réunies à Genève est de 951 millions de dollars (774 millions d'euros) pour tenir jusqu'à la fin de l'année. Le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré aux journalistes que la priorité était de fournir une aide de première urgence à ces réfugiés, en particulier en prévision de l'arrivée de la mousson qui pourrait provoquer des glissements de terrain et des inondations.

"Nettoyage ethnique". Depuis le lancement en août d'une campagne de répression de l'armée birmane, près de 700.000 rohingyas ont fui l'Etat Rakhine pour trouver refuge au Bangladesh voisin, où quelque 300.000 membres de cette communauté musulmane se sont installés au cours de vagues d'immigration précédentes. Des soldats birmans et des membres de milices bouddhistes ont été accusés de pillages, de meurtres et de viols à l'encontre de cette minorité, l'ONU parlant même de "nettoyage ethnique". Le gouvernement birman a catégoriquement rejeté ces accusations, en affirmant qu'il n'a fait que se défendre contre des attaques de l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), un groupe rebelle armé.

"Droit au retour". Le Bangladesh et la Birmanie ont conclu en novembre un accord pour le rapatriement des Rohingyas sur une base volontaire. Mais Filippo Grandi a souligné qu'un tel retour "pourrait prendre très longtemps", en l'absence de garantie sur leur sécurité. "Je pense qu'il est très important de parler du droit au retour des Rohingyas", a-t-il toutefois souligné. Plus grande population apatride du monde depuis qu'ils ont été privés de la nationalité birmane en 1982, sous le régime militaire, les Rohingyas sont victimes de discriminations dans la Birmanie à plus de 90% bouddhiste qui les considère comme des étrangers.