L'invitation de Macron aux scientifiques américains est "un message très fort"

"Make our planet great again", a notamment lancé Emmanuel Macron jeudi soir.
"Make our planet great again", a notamment lancé Emmanuel Macron jeudi soir. © AFP
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avec AFP , modifié à
Selon certains experts du climat, le message prononcé par le président français est une manière de dire à Donald Trump "qu'il fait fausse route".

L'invitation d'Emmanuel Macron aux scientifiques américains à "venir travailler en France sur des solutions concrètes pour le climat" est un "message très fort", une "urgence majeure" pour des experts du climat.

"Proposer une solution pour conserver les savoir-faire américains en hébergeant des chercheurs de haut niveau pendant quelques années en espérant qu'ils puissent retrouver des conditions de travail décentes par la suite aux États-Unis me semble une urgence majeure", a expliqué vendredi la climatologue française Valérie Masson-Delmotte. "On pourrait imaginer que dans les grands centres de recherche sur le climat dans les différentes régions françaises, on mette en place un système de chaires d'excellence qui offre un asile scientifique aux chercheurs de haut niveau qui travaillent aujourd'hui aux États-Unis", poursuit la responsable du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).

"Vous trouverez dans la France une seconde patrie". À ceux que "la décision du président des États-Unis a déçus, vous trouverez dans la France une seconde patrie", "la France ne tournera pas le dos aux Américains, la France n'abandonnera pas le combat", a déclaré jeudi le président Emmanuel Macron après la décision du président Donald Trump de retirer son pays de l'accord de Paris. "C'est un message très fort d'Emmanuel Macron vis-à-vis de Donald Trump, une façon de lui dire qu'il fait fausse route", explique le climatologue Jean Jouzel. "Pour la recherche sur le climat mais aussi en termes d'innovation, de partenariat, cela peut être potentiellement intéressant", ajoute-il.

Attirer des chercheurs de "bon calibre". "En tant que chercheuse en sciences du climat, je suis extrêmement préoccupée par un ensemble d'informations autour du projet de budget de la Maison-Blanche qui cible spécifiquement les sciences du climat et de l'environnement", explique Valérie Masson-Delmotte. Selon elle, "il faut tout faire pour assurer une transmission, une conservation du savoir-faire scientifique américain si ce projet de budget est voté par le congrès"."Mais ce n'est pas si simple, c'est difficile d'attirer des chercheurs de bon calibre en France", juge pour sa part Jean Jouzel.