L'incendie du "vaisseau fantôme" à Oakland a fait 36 morts et le bilan va s'alourdir encore

Oakland, incendie crédit : Elijah Nouvelage / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP - 1280
Lundi 33 victimes ont été sorties des décombres mais d'autres sont sans doute encore enfouies © Elijah Nouvelage / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Toutes les victimes n'ont pas encore pu être identifiées et les secours craignent d'en découvrir de nouvelles dans les décombres.

Le bilan du terrible incendie qui a ravagé une fête dans le "vaisseau fantôme", un collectif d'artistes à Oakland, près de San Francisco, n'a cessé d'enfler au fil des heures tout au long du week-end, jusqu'à 36 victimes recensées lundi. Et il pourrait encore s'alourdir. Le bilan provisoire "est monté à 36" morts, a indiqué la police lundi. 

Encore des corps dans les décombres. Le chef des pompiers a pour sa part précisé lundi matin que seulement 35 à 40% du bâtiment a été ratissé et qu'il reste sans doute des corps à l'intérieur des décombres. Les autorités ne savent pas combien de personnes participaient à la fête dans le "Ghostship" (le vaisseau fantôme), l'immeuble détruit par les flammes dans la nuit de samedi à dimanche, mais elles se préparaient dès le départ à 30 ou 40 morts.

Des identifications difficiles. Durant la nuit, les pompiers ont fait une brèche dans un mur pour pouvoir pénétrer dans le bâtiment et commencer enfin à chercher les corps et déblayer les décombres sans risquer leur propre vie. Peu de familles ont pu être officiellement notifiées du décès d'un proche. Les corps étant méconnaissables, l'identification des victimes est en effet difficile

Des détails commencent néanmoins à émerger sur ceux qui ont succombé. "Nous avons retrouvé et identifié des victimes qui sont mineures. Nous avons des enfants de 17 ans, peut-être moins. On n'est pas sûr", a expliqué le sergent. Il y a aussi des victimes d'Asie et d'Europe, mais la police ne veut pas préciser les noms des pays d'origine. Pour faciliter leur travail, les autorités demandent aux familles de conserver "dans un sac propre" une brosse à dents ou à cheveux des victimes pour pouvoir comparer l'empreinte génétique et identifier les corps avec certitude. 

Une progression compliquée. Dimanche matin, au bout de 12 heures d'un labeur éprouvant physiquement mais surtout mentalement, les pompiers n'avaient dégagé que 20% de cet entrepôt transformé en collectif d'artistes. Ils déblaient uniquement à la main par respect pour les victimes. Samedi, la chef des pompiers d'Oakland, Teresa Deloach-Reed, avait décrit un véritable fatras trouvé par les secours, qui avait fortement gêné leur intervention. L'accès au premier étage - où se trouvaient la plupart des victimes - était une "cage d'escalier artisanale" avec des "palettes". Une configuration qui pourrait elle aussi expliquer l'ampleur du drame.

Un bâtiment pas aux normes. L'enquête devra établir si les propriétaires de l'ancien entrepôt et ses occupants avaient toutes les autorisations nécessaires. Certains témoignages font état d'artistes vivant sur place, mais le bâtiment n'était prévu que pour être un "lieu de travail", a indiqué Libby Schaaf, la maire d'Oakland lors d'une conférence de presse samedi. Un autre responsable municipal a indiqué que la mairie enquêtait avant l'accident sur des "constructions illégales" à l'intérieur de l'ancien entrepôt.

L'un des incendies les plus meurtriers de ces 20 dernières années. Oakland est une ville de 420.000 habitants située juste de l'autre côté de la baie de San Francisco, qui traîne une réputation d'insécurité. Mais l'explosion des loyers dans toute la région, à cause du boom des entreprises technologiques, a poussé des populations de plus en plus aisées à venir s'y installer, les loyers y étant plus abordables qu'à San Francisco. L'incendie d'Oakland est d'ores et déjà l'un des plus meurtriers de ces 20 dernières années aux Etats-Unis.