Libye : que deviennent les pro-Kadhafi ?

Selon Amnesty International, près de 1.5000 pro-Kadhafi ont été capturés à Tripoli.
Selon Amnesty International, près de 1.5000 pro-Kadhafi ont été capturés à Tripoli. © REUTERS
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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les rebelles disent traiter dignement leurs centaines de prisonniers. Amnesty International doute.

Alors que le gros du conflit semble être passé en Libye, se pose désormais la question du sort des centaines, voire des milliers, de pro-Kadhafi détenus par les rebelles. Les observateurs craignent que le désir de revanche n’aboutisse sur une épuration faisant peu de cas des droits de l’Homme. Les ex-insurgés aujourd’hui victorieux jurent que les détenus sont bien traités.

"Ce sont des Libyens, comme nous"

A Tripoli, dans le quartier de Furnaj, au sein de l’ancien poste de police des forces de Kadhafi, les salles d’interrogatoire sont pleines. Mais pour trouver où sont enfermés les prionnniers, il faut se déplacer 500 mètres plus loin, dans un ancien bâtiment de la compagnie d’électricité. Les pro-Kadhafi sont gardés par une vingtaine de révolutionnaires en arme. "On leur donne des gâteaux, on leur donne de l’eau fraîche, on partage nos repas avec eux, on les laisse prier", assure leur chef, Allah ben Sali, interrogé par Europe 1. "On ne leur fait pas subir ce que Kadhafi nous a fait à nous."

Il s’agit donc de nettoyer le ville des derniers éléments kadhafistes, mais de le faire proprement. "D’abord parce que c’est notre devoir de musulman. Et puis ce sont des Libyens, comme nous", insiste Ali, l’un des combattants révolutionnaires, qui refuse toutefois de laisser entrer les journalistes dans un bâtiment où les bureaux ont été transformés en cellule.

"Des mauvais traitements, jusqu’à la torture"

Amnesty International tempère le discours officiel. L’association, qui a répertorié 1.500 détenus depuis la chute de la ville, certains reçus dans des mosquées ou des écoles, s’inquiète du climat de règlement de comptes qui règne sur Tripoli.

"Il y a des gens qui débarquent dans des maisons, qui arrêtent des gens et qui passent parfois à tabac des gens arrêtés", témoigne une travailleuse humanitaire. "On a récolté des témoignages de mauvais traitements, qui peuvent aller jusqu’à la torture. "

Sur la place des martyrs, durant la grande prière du vendredi, l’un des imams les plus respectés de la ville, farouchement opposé à Kadhafi, a lancé ces quelques mots à ses fidèles. : "Sachez tendre la main à vos ennemis d’hier".