Liban : un bastion du Hezbollah visé par un attentat

Au moins cinq personnes ont été tuées dans un attentat à la voiture piégée jeudi dans la banlieue sud de Beyrouth, soit la quatrième attaque visant ce bastion du Hezbollah chiite depuis juillet, selon l'Agence nationale d'information libanaise (ANI).
Au moins cinq personnes ont été tuées dans un attentat à la voiture piégée jeudi dans la banlieue sud de Beyrouth, soit la quatrième attaque visant ce bastion du Hezbollah chiite depuis juillet, selon l'Agence nationale d'information libanaise (ANI). © REUTERS
  • Copié
Charles Carrasco avec agences , modifié à
Après la forte explosion d'une voiture piégée, quatre personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé.

L'INFO. Ces derniers mois, la capitale libanaise a connu une série d'attentats meurtriers à la bombe. La banlieue sud de Beyrouth, tenue par les chiites du Hezbollah, allié au régime de Bachar al-Assad en Syrie voisine, a de nouveau été visée jeudi par une attaque à la voiture piégée. Une très forte déflagration a été entendue par les habitants. Le bilan est lourd : le ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil, a fait état de quatre morts et 65 blessés. C'est la quatrième fois qu'une attaque terroriste a lieu dans cette zone depuis juillet, selon l'Agence nationale d'information libanaise (ANI).

Des scènes de panique après l'attaque :

L'explosion d'un 4x4 a eu lieu dans la rue très fréquentée d'Al-Aarid dans le quartier de Haret Hreik. La télévision a montré les restes disloqués et carbonisés de plusieurs voitures et les pompiers cherchant à éteindre les flammes. La déflagration a également endommagé la façade de plusieurs bâtiments. Selon la télévision du Hezbollah Al-Manar, l'attentat s'est produit "à 200 mètres du Conseil politique du Hezbollah", tout en écartant qu'il ait été visé par cet attentat.

"Tarir les sources du terrorisme". Le chef de la diplomatie libanaise, Adnan Mansour, a appelé la communauté internationale à aider le Liban à juguler les violences et à couper toute aide financière et autres soutiens aux auteurs de tels actes. "Tout le monde doit oeuvrer à tarir les sources du terrorisme. Si ce n'est pas le cas, tout le monde sera pris dans ce tourbillon(...)", a-t-il assuré à la chaîne de télévision Al Arabia.

"Le terrorisme vise tout le monde. Il est destiné à créer des tensions intercommunautaires entre Libanais", a affirmé le ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil

Un ancien ministre tué la semaine dernière. Plusieurs attentats ont frappé Beyrouth et le nord du Liban depuis juillet. Le dernier attentat en date dans la capitale libanaise avait coûté la vie, la semaine dernière, à Mohamed Chatah, ancien ministre et adversaire du Hezbollah ainsi que six autres personnes. Ce proche conseiller de l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri se rendait à une réunion lorsque son convoi avait été la cible d'une attaque meurtrière.

La semaine dernière, le clan Hariri avait mis en cause le Hezbollah dans l'attentat contre Mohamed Chatah. Mais le mouvement chiite a démenti tout implication. Son assassinat a exacerbé la division déjà profonde au Liban entre partisans et détracteurs du régime syrien, mais aussi les tensions entre chiites menés par le Hezbollah et sunnites représentés par Saad Hariri. Il est survenu alors que le Liban n'a plus de gouvernement depuis huit mois, en raison des profondes rivalités sur fond de conflit en Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban.