L'Ethiopie et l'Erythrée vont renouer leurs relations diplomatiques

Cette reprise des relations a été rendue possible par le rôle joué par Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien.
Cette reprise des relations a été rendue possible par le rôle joué par Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien. © Yasuyoshi CHIBA / AFP
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avec AFP
Les deux pays avaient rompu leurs relations au début du conflit frontalier qui les a opposé entre 1998 et 2000 et a fait quelque 80.000 morts.

L'Ethiopie et l'Erythrée se sont mis d'accord pour renouer leurs relations diplomatique et ouvrir leurs frontières, a annoncé dimanche à Asmara le Premier ministre éthiopien, après des décennies d'hostilité entre les voisins de la Corne de l'Afrique. "Nous nous sommes mis d'accord pour la reprise du trafic aérien et naval, pour la circulation des personnes entre nos deux pays et la réouverture des ambassades", a déclaré Abiy Ahmed, à l'issue de discussions dans la capitale érythréenne avec le président Issaias Afwerki.

Des relations rompues depuis un conflit frontalier qui a fait 8.000 morts. Les deux pays avaient rompu leurs relations diplomatiques au début du conflit frontalier qui les a opposé entre 1998 et 2000 et a fait quelque 80.000 morts. Les relations étaient restées particulièrement tendues depuis, en raison du refus de l'Ethiopie de céder à l'Erythrée un territoire frontalier disputé, malgré un jugement d'une commission indépendante internationale soutenue par l'ONU datant de 2002. Ancienne province éthiopienne sur la mer Rouge, l'Erythrée a déclaré son indépendance en 1993 après avoir chassé les troupes éthiopiennes de son territoire en 1991 au terme de trois décennies de guerre.

Réformes sans précédent du premier ministre éthiopien. L'arrivée au pouvoir à Addis Abeba en avril de Abiy Ahmed, 42 ans, a ouvert la voie au dégel des relations. Le nouveau dirigeant a amorcé un train de réformes sans précédent depuis plus de 25 ans dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique. Au nombre de ces bouleversements figurait l'annonce début juin de son intention d'appliquer l'accord de paix d'Alger signé en 2000 avec l'Erythrée et les conclusions de la commission internationale sur la démarcation de la frontière.