Les Tunisiens aux urnes pour élire leur premier président libre

© AFP/FETHI BELAID
  • Copié
avec agences , modifié à
Malgré une attaque contre un bureau de vote, les Tunisiens font leur choix entre Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi pour diriger la Tunisie démocratique.

Il sera le tout premier président élu démocratiquement de la Tunisie indépendante. Les électeurs font leur choix dimanche entre Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi pour diriger le pays, après la révolution qui a jeté Ben Ali dehors en 2011. Les Tunisiens ne se sont pas laissés effrayer par l’attaque d’un bureau de vote dans la nuit de samedi à dimanche, à Kairouan au sud de Tunis.

Une élection sous haute surveillance. Des dizaines de milliers de policiers sont déployés dans le pays pour s’assurer du bon déroulement du scrutin. Depuis le printemps arabe, la situation sécuritaire du pays s’est dégradée avec des attaques régulières de groupes djihadistes.

Les autorités ont refusé d’évoquer la piste djihadiste pour expliquer l’attaque d’une unité dans la région de Kairouan, devant une école où était stocké du matériel de vote. Dans la riposte, un homme "armé d’un fusil de chasse" a été tué et trois suspects arrêtés. Le ministre de la Défense a souligné qu’en "général, les terroristes n’utilisent des fusils de chasse".

>> LIRE AUSSI LES PORTRAITS DES CANDIDATS - Pugnaces, les anciens ! 

Une participation en hausse. A 10h du matin, 14,04% des électeurs s’étaient déplacés, contre 11,85% à 11h au premier tour. Malgré l’attaque de la région de Kairouan, les autorités se voulaient rassurantes sur le bon déroulement du vote qui s’achèvera à 18h. "La meilleure manière de répondre est de venir en nombre et en toute sérénité aux élections", avait martelé le Premier ministre Mehdi Jomaa.

La fin d’une campagne difficile. La campagne a vu les deux finalistes s'affronter sur un ton acrimonieux agrémenté d'insultes.

Moncef Marzouki, représentant de la coalition Nidaa Tounès, s'est posé en défenseur de la révolution face au retour des tenants de l'ancien régime, accusant son adversaire de préparer des fraudes tout en l'égratignant sur son âge.

Béji Caïd Essebsi, qui a servi Bourguiba comme Ben Ali avant d'assurer quelques mois la fonction de Premier ministre après la révolution, s'est posé en homme providentiel à même de réparer les dégâts causés par Ennahda, au pouvoir de 2012 à début 2014, et leur allié Moncef Marzouki. Il a qualifié son concurrent "d'extrémiste" et lui a prêté le soutien des djihadistes.

Les premiers résultats lundi soir. Les résultats pourraient être connus dès lundi soir, selon l'instance électorale qui a cependant jusqu'au 24 décembre pour annoncer l'identité du président pour les cinq prochaines années, après des années de fraude et de plébiscite en lieu et place d’élections démocratiques. Dès dimanche soir, les deux candidats se sont affrontés par communiqués interposés. Nidaa Tounès a d'abord annoncé la victoire de son champion Essebsi, avant que le camp de Moncef Marzouki critique ces affirmations "sans fondements".

>> Regardez aussi l'avis de Nicolas Beau, journaliste spécialiste de la Tunisie :

La page de la dictature est-elle tournée en...par Europe1fr