Les stratégies des conseillers de Donald Trump pour le contrôler

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Xavier Yvon, édité par A.H. , modifié à
Un an tout juste après l'élection surprise de Donald Trump, Europe 1 vous emmène dans les coulisses de la Maison-Blanche, où les conseillers du président s'épuisent à tenter de le gérer.
L'ENQUÊTE DU 8H

8 novembre 2016. Il y a exactement un an, le monde se réveillait sous le choc en apprenant l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Quelques semaines plus tard, le 20 janvier, le magnat de l'immobilier posait ses valises à Washington. Depuis, son début de mandat a été pour le moins agité. Europe 1 vous plonge dans les coulisses de la Maison-Blanche. 

Des stratégies pour contrôler le président. Quand on lit les témoignages anonymes des proches conseillers de la Maison-Blanche dans la presse américaine, on se dit que leur vie est tout de même particulièrement compliquée. Ils expliquent notamment être contraints de mettre au point des stratégies pour contrôler ce président impulsif et imprévisible. Quand Donald Trump a une idée farfelue, après avoir regardé la télé par exemple, il ne faut pas lui opposer un "non" catégorique, mais plutôt lui glisser un "on verra la semaine prochaine", en espérant qu'il oublie. Parfois, il faut même demander à une personnalité extérieure de l'appeler pour calmer ses ardeurs.

Gérer Trump comme on gère un enfant. En dernier ressort, ses proches et confidents utilisent la technique dite "de la télé" : ils se rendent alors sur les plateaux pour lui faire passer un message. En juin dernier, en pleine affaire russe, un procureur spécial a été nommé, et Donald Trump avait été tenté de le virer. Son ami Chris Ruddy lui a alors coupé l'herbe sous le pied en direct : "Je pense qu'il envisage de limoger le procureur spécial, il étudie cette option. Mais personnellement, je pense que ce serait une grande erreur", avait-il déclaré. Un sénateur républicain très bien informé résume l'ambiance à la Maison-Blanche : pour lui, c'est devenu "une crèche pour adultes, avec un seul pensionnaire."

La télé et Twitter, ses principaux canaux. Une journée à la Maison-Blanche dépend surtout de l'humeur de Donald Trump. Et cela commence très tôt, entre 5 heures et 7 heures du matin, car le président tweete au saut du lit, en regardant la télévision. Installer des écrans plus grands dans la résidence privée de la Maison-Blanche faisait d'ailleurs partie de ses premières demandes. Le président réagit en direct à ce qu'il voit, et devient même un acteur des matinales, puisque les présentateurs lisent ses tweets à mesure où ils arrivent. Ses conseillers, eux, découvrent de quoi sera faite leur journée.

Quid d'une destitution ? Depuis l'élection de Donald Trump, tous ses ennemis ne parlent que de sa destitution. Mais on est encore très loin d'une procédure d'"impeachment", puisque c'est le Congrès qui doit voter la mise en accusation du président. Or, celui-ci est tenu par les républicains qui, pour l'instant, ne voient pas leur intérêt à destituer leur propre président. Reste l'inconnue de l'enquête russe. Le procureur spécial a commencé à mettre en examen des proches de Donald Trump, et ce n'est que le début. Si le président lui-même était incriminé, alors tout serait possible. 

Mais il y a également l'hypothèse du 25e amendement : Donald Trump peut être démis par un vote de son propre cabinet. Selon son ancien bras droit Steve Bannon, c'est même la plus grande menace qui pèse actuellement sur lui.