Les Portoricains appelés aux urnes pour un référendum consultatif

Les Portoricains sont appelés à voter dimanche à l'occasion d'un référendum consultatif.
Les Portoricains sont appelés à voter dimanche à l'occasion d'un référendum consultatif. © Ricardo ARDUENGO / AFP
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avec AFP , modifié à
Les habitants de Porto Rico sont appelés à voter dimanche, sur le statut de leur île : devenir un véritable Etat américain, choisir l'indépendance ou maintenir le statu quo.

"Le moment de la décolonisation est arrivé !", se réjouit Ricardo Rossello, le gouverneur de Porto Rico, sur Twitter. Les Portoricains votent dimanche pour décider du statut de leur île en faillite, à l'occasion d'un référendum consultatif. Ils ont le choix entre l'indépendance, devenir un Etat américain ou maintenir le statu quo.

Une question "fondamentale". Cette consultation ne pouvait pas attendre, a estimé Ricardo Rossello, arrivé au pouvoir au mois de janvier avec la promesse d’œuvrer pour faire de Porto Rico le 51e Etat américain et mettre ainsi un terme à une longue relation "coloniale". La question du statut est "fondamentale" pour sortir de la tourmente économique, assure Christian Sobrino, principal conseiller économique du gouvernement du Nouveau parti progressiste (NPP).

"C'est parce que Porto Rico est dans une relation inégalitaire avec le gouvernement fédéral" américain que les finances de l'île ont été mises sous la tutelle d'une commission pilotée par le Congrès à Washington, martèle-t-il, alors que Porto Rico croule sous une dette de 70 milliards de dollars, la plus grosse faillite jamais déclarée par une entité locale américaine.

Américains sans vraiment l'être. Ancienne colonie espagnole, Porto Rico est devenu territoire américain à la fin du 19e siècle avant d'acquérir un statut spécial d'"Etat libre associé" dans les années 1950, un terme qui renferme toute la complexité des relations entre ces cousins lointains. Les Portoricains, qui sont des citoyens américains, parlent cependant majoritairement espagnol. Ils ne peuvent pas voter à la présidentielle américaine ni élire de représentants au Congrès, mais les lois votées à Washington les impactent directement. Beaucoup y voient même l'origine de la crise qui assaille l'île.

De son côté, une grande partie de l'opposition a promis de boycotter cette consultation. L'organisation coûteuse d'un référendum purement consultatif alors que les caisses du gouvernement sont vides, fait grincer des dents. Les indépendantistes et partisans du statu quo dénoncent un "cirque" ou une "mascarade".