Les europhobes britanniques jubilent à la Chambre des communes

Le président du parti Nigel Farage et Douglas Carswell, premier député du Ukip
Le président du parti Nigel Farage et Douglas Carswell, premier député du Ukip © Reuters
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avec AFP

DE L'OMBRE A LA LUMIÈRE. Il y a un an, le Ukip n'était qu'un sombre et petit parti britannique, qui avait tout de même réussi à envoyer 13 eurodéputés au Parlement de Strasbourg. Aujourd'hui, il fait son entrée au Parlement du Royaume-Uni pour la première fois. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les résultats d'élections législatives partielles ont permis d'affirmer qu'un député de ce parti europhobe siégera à la Chambre des communes.

Le député change de bord politique. Cinq mois seulement après sa victoire retentissante aux européennes, le Ukip a provoqué vendredi un nouveau un coup de tonnerre politique. Largement élu avec 59,75% des voix, Douglas Carswell était l'immense favori de ce scrutin qu'il avait lui-même provoqué en claquant la porte du parti conservateur au pouvoir, fin août. Il sera donc à nouveau le représentant à l'assemblée de la circonscription de Clacton, une station balnéaire au charme désuet située sur la côte est de l'Angleterre. Mais cette fois, il siégera pour le parti anti-immigration et europhobe.

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Nigel Farage, le tonitruant chef du Ukip, l'a félicité de ce résultat, saluant un "homme courageux et honorable". Son parti avait réussi une percée historique lors des dernières élections européennes, devenant la première force politique du pays. 

Le référendum sur la sortie de l'UE dans la balance. Pour tenter de contrer son avancée, le Premier ministre conservateur David Cameron avait dû promettre un référendum sur la sortie de l'Union européenne à ses compatriotes. Mais cette stratégie ne s'est pas avérée payante. Avec cette élection partielle, le Ukip confirme son ancrage national et fait craindre un "oui" à ce référendum qui devrait se tenir d'ici 2017. Nigel Farage attend désormais avec impatience les élections générales de 2015 pour poursuivre son "offensive contre Westminster". "Vous n'avez pas fini d'entendre parler de nous", avait-il averti au lendemain des européennes. Et il avait raison.