Les États-Unis ne deviendront pas "un camp pour migrants", dit Trump

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avec AFP , modifié à
Brandissant l'exemple européen, le président américain a réaffirmé lundi sa politique de "tolérance zéro" sur l'immigration clandestine à la frontière.

"Nous ne voulons pas que ce qui se passe avec l'immigration en Europe se passe avec nous!", a lancé lundi le président américain Donald Trump dans une série de tweets matinaux. Une salve de messages en 146 caractères aux airs de contre-offensive face à la pression montante aux États-Unis pour qu'il mette fin aux séparations d'enfants migrants à la frontière, alimentée par des récits déchirants.

Près de 2.000 enfants ont été séparés de leurs parents dans les six semaines ayant suivi la mise en oeuvre d'une politique de "tolérance zéro" sur l'immigration clandestine, mi-avril, d'après les chiffres officiels de l'administration Trump. Des centaines sont hébergés, avec d'autres mineurs arrivés seuls à la frontière, dans de grands centres de rétention près de la frontière avec le Mexique.

La faute aux démocrates, affirme Trump. Face à la tempête de réactions outrées jusque dans les milieux religieux conservateurs très influents sur son électorat, Donald Trump tient le même cap depuis des jours, martelant que la responsabilité revient aux démocrates qui bloquent, selon lui, toute avancée sur une réforme migratoire incluant ses exigences alors même que les républicains détiennent la majorité au Congrès. 

"CHANGEZ LES LOIS", a tonné le président dans un tweet lundi. "C'est la faute des démocrates qui sont faibles et inefficaces sur la sécurité aux frontières et la criminalité. Dites-leur de commencer à penser aux gens dévastés par la criminalité venant de l'immigration illégale".

"Ça n'arrivera pas aux États-Unis". Dans un même souffle, Donald Trump a de nouveau lié sur Twitter les séparations de familles de migrants, dont beaucoup viennent d'Amérique centrale où la violence est endémique, aux questions de sécurité: "Des enfants sont utilisés par les pires criminels sur terre comme un moyen d'entrer dans notre pays. Est-ce que quelqu'un a regardé la criminalité au sud de la frontière. C'est historique, certains pays étant les endroits les plus dangereux du monde. Ça n'arrivera pas aux États-Unis".

Les enfants séparés de leurs parents. Pour l'administration Trump, plus question de relâcher des sans-papiers en compagnie de mineurs qui ne peuvent être détenus avec eux, dans l'attente de leur hypothétique retour devant le juge comme c'était la pratique sous le démocrate Barack Obama. Tous les clandestins surpris du côté américain de la frontière sont désormais poursuivis et écroués, martèle l'administration Trump, et leurs enfants doivent donc être hébergés de leur côté.

Melania Trump s'empare du sujet. Rarissime intervention dans un sujet politique brûlant, la Première dame Melania Trump a dit dimanche "détester voir des enfants séparés de leur famille". Si elle reprend dans sa déclaration l'argument de son époux rejetant la responsabilité sur la paralysie au Congrès, l'intervention exceptionnelle de Melania Trump sur la scène publique témoigne du malaise au sein-même de la Maison-Blanche.

Plus de 2.300 mineurs séparés de leurs parents migrants depuis mai

Plus de 2.300 enfants et jeunes migrants ont été séparés en cinq semaines de leurs parents accusés d'avoir franchi illégalement la frontière aux États-Unis, selon des chiffres actualisés lundi par l'administration Trump qui montrent une accélération de cette pratique. Entre le 5 mai et le 9 juin, 2.342 mineurs ont étaient séparés de leurs proches adultes, a indiqué le ministère de la Sécurité intérieure, soit une moyenne de plus de 66 par jour. Vendredi, ce même ministère avait révélé que sur une période plus longue de six semaines, chevauchant les nouvelles données - du 19 avril au 31 mai - 1.995 mineurs avaient été séparés, soit environ 47 par jour. Ces données démontrent une accélération du rythme des séparations des mineurs, parfois très jeunes, depuis que le ministre de la Justice, Jeff Sessions, a annoncé haut et fort cette politique de tolérance zéro à la frontière avec le Mexique le 7 mai.