Les clandestins expulsés dans des charters européens ?

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Le projet a été lancé vendredi à Bruxelles. A l’origine de cette idée qui suscite déjà des critiques : la France.

La France et la Grande-Bretagne ont réquisitionné un vol commun à la mi-octobre pour expulser des Afghans. A la clé : une vaste polémique. Pour éviter notamment que ce scénario se reproduise, les dirigeants européens ont indiqué vendredi, à l’issue du sommet à Bruxelles, qu’ils avaient décidé de lancer ensemble un projet de vols charters financés en commun pour organiser l'expulsion vers les pays d'origine des migrants en situation irrégulière.

La France est à l’origine de ce projet, soutenue par l’Italie. Pour Nicolas Sarkozy, c’est un "progrès considérable". "Personne n'aurait pu imaginer, il y a quelques années, que des gouvernements de gauche, de droite, du sud et du nord se mettent d'accord sur le principe que quelqu'un qui n'a pas respecté les règles, doit être ramené chez lui par avion, par train ou par tout autre moyen de façon digne", a insisté le président français.

La Commission européenne s’est montrée beaucoup moins enthousiaste et n’a pas hésité à formuler ses réticences. Le vice-président de la Commission européenne Jacques Barrot, chargé des questions d'immigration, a mis en garde contre le "tout sécuritaire", dans les colonnes deLa Croix vendredi.

En France, le vice-président du MoDem Jean-Luc Bennahmias a dénoncé une idée "scandaleuse, dès lors que l'Union européenne, tout comme la France, ont un devoir d'accueil de ces populations en grand danger". "Je regrette vraiment que l’Union européenne travaille aussi ardemment à des mesures sécuritaires et soit incapable par contre de trouver les bonnes mesures pour protéger les gens qui sont très souvent en errance sur le territoire européen et qui proviennent de pays en guerre", a dénoncé de son côté Pierre Henry, le directeur général de France Terre d'Asile, Pierre Henry, interrogé sur Europe 1.