Les Birmans vont goûter au Coca-Cola

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avec agences , modifié à
60 ans après son départ du pays, la célèbre boisson gazeuse y revient comme d'autres marques.

Quel goût a le Coca-Cola ? C'est une question que se posent de nombreux Birmans, privés de la célèbre boisson gazeuse depuis plus de soixante ans. Qu'ils se rassurent, Coca-Cola a annoncé jeudi son retour en Birmanie suite à l'allègement des sanctions américaines contre le gouvernement local.

La Birmanie quitte donc le cercle fermé des pays boycottés par Coca-Cola, auquel appartiennent encore deux pays : Cuba et la Corée du Nord.

"Investissements significatifs"

Dans un premier temps, la compagnie américaine a indiqué que les livraisons vers la Birmanie se feraient depuis des pays voisins avant que ne soient trouvés des partenaires locaux. Des "investissements significatifs" sont annoncés par la firme au cours des trois à cinq prochaines années.

"Coca-Cola s'est toujours rangé du côté de l'optimisme dans les périodes de changement et de progrès à travers le monde", a justifié dans un communiqué le patron du groupe, Muhtar Kent. Or le gouvernement birman, qui a succédé à la junte en mars 2011, a multiplié les signes d'ouverture vers l'extérieur.

Outre une distribution de ses boissons, annoncée sans pots-de-vin, Coca-Cola a annoncé une subvention de 2,3 millions d'euros pour soutenir l'emploi des femmes.  

La Suisse s'engage aussi 

La plus célèbre d'entre elles, Aung San Suu Kyi, a appelé jeudi au cours de sa tournée en Europe chacun "à joindre vos efforts aux nôtres. Gouvernements, entreprises, travailleurs, vous pouvez tous nous aider à créer la société qui offrira un avenir à notre pays", a affirmé la lauréate du Nobel de la Paix 1991. 

aung san suu kyi

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Elle a visiblement été entendue. Car outre Coca-Cola, la Suisse, le premier pays qu'elle a visité jeudi, s'est engagée dans un programme d'aide au développement à la Birmanie pour une enveloppe de plus de 20 millions d'euros sur quatre ans. 

La "Dame de Rangoun" a également souligné l'intérêt de développer localement le secteur de l'énergie, notamment à travers le groupe pétrolier Total. "Même s'il y a eu des interrogations du temps de la junte militaire, aujourd'hui Total est sensible aux questions relevant des droits de l'homme. Je ne vais pas demander le retrait de Total et de Chevron", un groupe pétrolier américain, a-t-elle assuré.