Les adversaires de Poutine s'organisent

Vladimir Poutine devrait compter au moins cinq adversaires pour l'élection présidentielle du 4 mars.
Vladimir Poutine devrait compter au moins cinq adversaires pour l'élection présidentielle du 4 mars. © Reuters
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avec AFP , modifié à
Deux nouveaux candidats se sont déclarés pour affronter le favori de la présidentielle russe.

Vladimir Poutine a-t-il vraiment un boulevard pour l'élection présidentielle russe du 4 mars prochain ? La question est posée depuis plusieurs semaines. Le peuple russe a massivement manifesté en décembre contre sa candidature et réclamait plus de liberté et moins de corruption. Cela passera-t-il par Guennadi Ziouganov, Vladimir Jirinovski, Grigori Iavlinski, Mikhaïl Prokhorov ou Sergueï Mironov ? Ces cinq hommes se présentent à l'élection présidentielle russe contre le Premier ministre. Europe1.fr présente ces inconnus.

Mikhaïl Prokhorov. Dix-huit fois milliardaire, l'homme d'affaires a déposé mercredi les deux millions de signatures d'électeurs nécessaires pour se présenter à l'élection. Âgé de 46 ans, Mikhaïl Prokhorov a, dans le passé, critiqué le système politique russe et le monopole du parti au pouvoir Russie unie. Mais des soupçons planent sur ses véritables intentions et sur le rôle du pouvoir russe dans sa candidature. Plusieurs observateurs estiment qu'il a été encouragé par le Kremlin afin de calmer les ardeurs des manifestants. S'il est élu, il promet de gracier l'ex-oligarque emprisonné Mikhaïl Khodorkovski.

Grigori Iavlinski. Comme Mikhaïl Prokhorov, Grigori Iavlinski a déposé mercredi ses deux millions de signatures de soutien impératives. Le fondateur du parti démocrate russe Iabloko voit dans ce mini-succès la volonté des Russes d'avoir "une alternative lors de cette élection". Toutefois, Grigori Iavlinski émet quelques doutes sur sa capacité à se présenter devant le peuple. "Une décision politique va être prise, qui n'est pas tant liée au nombre de signatures collectées, mais bien plus à la question de ce que veulent les plus hautes autorités du pays", a précisé ce vétéran de la politique russe.

Guennadi Ziouganov. Le chef du Parti communiste fait partie des candidats qui n'ont pas besoin des deux millions de signatures. Il a en effet été désigné par un parti représenté à la Douma, la chambre basse du parlement. D'après le sondage publié le 13 janvier, Guennadi Ziouganov serait arrivé en 2e position si le scrutin avait eu lieu dimanche dernier, avec 10% de voix. Ce sondage réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 1.600 personnes en Russie donne Vladimir Poutine largement en tête avec 48%. Mais ce score le contraindrait à un second tour, une première pour Poutine.

Sergueï Mironov. Âgé de 59 ans, le chef du parti Russie juste s'était déjà présenté en 2004, obtenant le plus petit score des six candidats (0,75%). Mais la victoire de Poutine était aussi un peu la sienne puisque Sergueï Mironov n'a jamais caché durant la campagne qu'il soutenait le chef du Kremlin. Avant de se lancer dans l'élection 2012, il effectue son dernier mandat en tant que président du Conseil de Russie.

Vladimir Jirinovski. Troisième dans les intentions de vote (9%), le leader ultranationaliste de 55 ans assume ses positions. Il y a une quinzaine d'années, Vladimir Jirinovski avait fait scandale au Conseil de l'Europe en insultant le conseiller russe pour les droits de l'homme, Sergueï Kovalev, une "crapule" dont la "place est dans un camp de concentration". Pour les spécialistes de la Russie, comme pour les opposants au pouvoir, "Jiri" est un "pantin" manipulé par le Kremlin pour rassembler derrière lui et barrer la voie des opposants.