Le vice-président sud-africain Ramaphosa élu pour succéder à Zuma à la tête de l'ANC

Le parti, au pouvoir depuis 1994, a désigné en Cyril Ramaphosa le successeur du président Zuma.
Le parti, au pouvoir depuis 1994, a désigné en Cyril Ramaphosa le successeur du président Zuma. © MUJAHID SAFODIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Élu président de l'ANC, le parti au pouvoir depuis 1994, Cyril Ramaphosa pourrait succéder au président Jacob Zuma à la tête du pays en 2019.

Le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa a été élu lundi à la tête du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994, à la place du très contesté président Jacob Zuma, à deux ans d'élections cruciales pour l'avenir du parti et du pays.

Élu face à l'ex-épouse de Zuma. Au terme d'un duel très serré, Cyril Ramaphosa a devancé de 179 voix à peine son unique rivale, l'ancienne patronne de l'Union africaine (UA) et ex-épouse de Jacob Zuma, Nkosazana Dlamini Zuma. "Nous proclamons le camarade Cyril Ramaphosa nouveau président du Congrès national africain", a déclaré à la tribune de la conférence du parti réuni à Johannesburg une responsable de la commisison chargée du scrutin.

Le prochain président du pays ? Annoncée au terme de plusieurs heures de dépouillement, la victoire de Cyril Ramaphosa a été accueillie par un tonnerre d'acclamations de ses partisans et les sifflets de ceux de son adversaire, témoins des fractures qui divisent le parti. Fort de ce succès, Cyril Ramaphosa pourrait devenir en 2019 le nouveau président du pays à la fin du mandat de Jacob Zuma, en cas de victoire de l'ANC aux élections générales.

Un ancien syndicaliste. Soutenu par l'aile modérée du parti, très apprécié des marchés, Cyril Ramaphosa, 65 ans, a fait campagne en dénonçant la corruption du clan Zuma. Ancien syndicaliste reconverti en richissime homme d'affaires, il a aussi promis de relancer l'économie du pays, qui peine à sortir de la crise, et de créer des emplois pour faire reculer un taux de chômage au plus haut à plus de 27%. Ses critiques lui ont toutefois reproché de défendre les seuls intérêts des classes les plus aisées.

Un parti divisé et affaibli. Sitôt aux commandes, le nouveau président élu de l'ANC va devoir s'atteler d'urgence au redressement du parti. Son étoile a sérieusement pâli depuis sa victoire aux premières élections libres de l'histoire de l'Afrique du Sud en 1994 et l'arrivée au pouvoir de son icône Nelson Mandela. Affaibli par la crise économique et les accusations de corruption qui visent Jacob Zuma, l'ANC a déjà subi un sérieux revers aux élections locales de 2016 en cédant à l'opposition le contrôle de villes de premier plan comme Johannesburg et Pretoria.