Le Venezuela suspend le processus pour un référendum anti-Maduro

Très impopulaire, le président Maduro est sous la menace d'un référendum révocatoire.
Très impopulaire, le président Maduro est sous la menace d'un référendum révocatoire. © FEDERICO PARRA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Venezuela a suspendu la collecte des signatures pour un référendum révocatoire contre Maduro, que l'opposition juge responsable de la grave crise économique.

Les autorités électorales vénézuéliennes ont reporté sine die jeudi la collecte, prévue la semaine prochaine, des signatures nécessaires pour organiser un référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro.

Capriles interdit de sortie de territoire. Le Conseil national électoral (CNE) "respecte les mesures ordonnées par les tribunaux, et instruction a été donnée de reporter le processus de collecte (des signatures) jusqu'à ce que de nouvelles instructions soient délivrées par la justice", a-t-il annoncé. La mesure a été suivie de près par une autre décision de justice affectant l'opposition. Henrique Capriles, ancien candidat à la présidentielle, a publié sur Twitter un document qui lui interdit à lui et six autres opposants de quitter le pays. "On nous impose une interdiction de sortie du territoire ! Ils perdent leur temps une fois de plus !", écrit Henrique Capriles dans un message joint à une photo du texte.

Des fraudes ? L'opposition regroupée autour de la Table pour l'unité démocratique (MUD), majoritaire au Parlement, devait, les 26, 27 et 28 octobre, réussir à regrouper quatre millions de signatures, soit 20% de l'électorat, pour que soit organisé le référendum contre le chef de l'État. Mais des tribunaux locaux dans au moins cinq États fédérés ont annulé une première collecte de paraphes représentant 1% de l'électorat réalisée en juin, qui est l'une des conditions pour passer à la seconde étape, la collecte de signatures de 20% de l'électorat. D'après le CNE, les tribunaux ont évoqué des "fraudes", notamment dans le décompte des signatures.

De nombreuses signatures. Fin juin, au moins 200.000 signataires (soit 1% de l'électorat) devaient se rendre dans l'un des 128 points de validation habilités par le CNE et y apposer leur empreinte digitale, afin de valider leur soutien au référendum. Après plus d'un mois d'audit, l'organisme avait donné son feu vert à la première étape : 399.412 signatures avaient été validées, soit le double du minimum demandé. Le CNE avait prévenu que si le seuil de 1% n'était pas atteint dans un des 24 États du Venezuela, l'ensemble du processus serait invalidé. L'annulation de la collecte du mois de juin a donc mis en péril l'ensemble du processus.