Le Tea party et ses trouble-fête

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Hélène Favier avec Jean-Philippe Balasse à New-York , modifié à
Aux Etats-Unis, ils agacent les démocrates et gênent les républicains.

Ces francs-tireurs sont impatients. Avec les élections de mi-mandat qui se déroulent mardi aux Etats-Unis, les membres du Tea party comptent bien faire leur entrée au Congrès et s’immiscer entre les démocrates et les républicains.

Apparu récemment sur la scène politique américaine, le Tea party partage les points de vue de la droite chrétienne sur des questions comme l'avortement et le rôle de la religion dans la vie publique.

Ses membres sont également partisans d'une baisse des dépenses publiques et des impôts. En somme, ils plaident pour un rôle limité de l'Etat.

Palin et O’Donnell, égéries du Tea Party

Parmi les candidats les plus médiatiques du Tea Party, figurent bien sûr Sarah Palin, l'ex-candidate à la vice-présidence américaine et Christine O'Donnell. Brune aux cheveux longs, elle est la candidate choisie par les conservateurs pour essayer de battre le candidat démocrate Chris Coons, à l'élection sénatoriale du Delaware.

Contestée pour son inexpérience et pour des déclarations controversées, Christine O'Donnell a été vivement critiquée par les démocrates. Elle a notamment été raillée pour avoir condamné la masturbation, il y a plusieurs années, dans le cadre d'une campagne contre les relations sexuelles avant le mariage.

Regardez son spot de campagne :"Je ne suis pas une sorcière".

Une "Mamma Grizzly"

Avec son slogan "Je suis vous", Christine O'Donnell est ce qu'on appelle une "Mamma Grizzly", sorte de mère courage version populiste. L'expression est une trouvaille de Sarah Palin et pour les militants l'image est facile à comprendre. "Une Mamma Grizzly protège ses enfants et nous on protège notre pays. Si ça continue comme ça, il n'y aura pas de futur pour les prochaines générations", explique une militante. Mais attention prévient un expert : dans la nature, les grizzlys sont agressifs et pas toujours très futés.

Mais O’Donnell et les autres candidats du Tea Party, s’ils sont raillés, inquiètent toutefois Barack Obama. Le président américain, en personne, a, par exemple, dû faire le déplacement dans le Delaware, pour remobiliser ses troupes. "Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un scrutin difficile dans tout le pays", a-t-il averti avant d’insister : "Ne vous y trompez pas. Ce scrutin est un choix et les enjeux ne peuvent être plus importants".

Le Tea party agace aussi les républicains

Reste que si le Tea party inquiète les démocrates, il agace, peut-être plus encore, les républicains qui ont le sentiment d’être poussés vers la sortie.

Au fil des mois, les membres du Tea party ont certes donné un nouveau souffle au Parti républicain, mais ils ont aussi ébranlé certains caciques du parti dont ils contestent le conservatisme trop peu marqué à leur goût. Ces républicains de souche savent désormais qui ont des adversaires à l'intérieur du camp des conservateurs.