Le selfie d'un Pakistanais avec le pape en boucle sur Facebook

Daniel Bashir a tenu à évoquer le sort des minorités religieuses au Pakistan.
Daniel Bashir a tenu à évoquer le sort des minorités religieuses au Pakistan. © AFP PHOTO / DANIEL BASHIR
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avec AFP , modifié à
Daniel Bashir, jeune chrétien de 26 ans, a offert au souverain pontife un châle traditionnel "ajrak", qu'il a aussitôt porté.

Le selfie d'un chrétien pakistanais avec le pape, devenu viral, donne à son auteur l'occasion d'évoquer le sort des minorités dans son pays, une situation "qui lui brise le cœur", explique-t-il. Jeune médecin de Karachi, Daniel Bashir, 26 ans, a expliqué qu'il avait pris cette photo avec le chef de l'Église catholique lors d'une réunion de jeunes du monde entier en mars au Vatican.

"Prier chaque jour pour le Pakistan". Ce jeune homme avait offert au pape François un châle traditionnel "ajrak" imprimé de sa province de Sindh, dans le sud-est du pays, que le souverain pontife a aussitôt porté, puis tous deux ont pris la pose, souriants devant l'objectif. "Mon coeur est empli de joie", a écrit Bashir en postant la photo sur Facebook. "Il était vraiment ravi en voyant l'ajrak… Je l'ai rencontré de nouveau un peu plus tard et je lui ai offert une couverture", a-t-il rapporté vendredi soir. De son côté, le pape lui a affirmé "prier chaque jour pour le Pakistan", a ajouté le jeune homme.

Sort des minorités religieuses. La photo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux et Bashir s'est retrouvé sous les projecteurs, sollicité par tous les médias du pays. Avec le pape, a-t-il raconté, ils ont évoqué le sort des minorités religieuses du Pakistan, pays de 200 millions d'habitants dont les musulmans constituent plus de 90% et les chrétiens, 2% environ. Longtemps persécutée et discriminée, cette minorité se voit généralement reléguée aux tâches subalternes et mal payées. Elle est aussi régulièrement la cible d'attaques pour blasphème.

Attentats de Daech. Début avril, quatre chrétiens ont été tués par balles dans un attentat revendiqué par le groupe État islamique dans la ville de Quetta, juste après Pâques. Quelques jours avant Noël, le même groupe avait provoqué un attaque suicide dans une église faisant huit morts. "Je me sens à l'abri à Karachi mais ça fait mal de voir ces incidents contre les chrétiens et les autres" avoue Bashir. "Ca me brise le coeur, ces minorités opprimées."

Mais sa rencontre avec le pape l'a tellement marqué, confie-t-il, qu'au lieu de se spécialiser en neurochirurgie comme il l'avait prévu, le jeune homme envisage maintenant d'entrer au séminaire en juin pour rejoindre l'Église.