Le recours de Florence Cassez rejeté

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avec AFP et Reuters , modifié à
La justice mexicaine a rejeté jeudi le pourvoi de la Française condamnée à 60 ans de prison.

C’était le recours de la dernière chance face à la justice mexicaine pour Florence Cassez. Jeudi soir, après moins de deux heures de réunion, trois juges indépendants ont rejeté le pourvoi en cassation de la jeune Française condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour une série d’enlèvements. C'est "une honte et démontre un mépris total de la justice" de la part du Mexique, a immédiatement réagi son avocat, Me Frank Berton. "Soixante ans de prison, c'est le couloir de la mort" pour Florence Cassez, s'est-il désespéré.

Depuis son arrestation, Florence Cassez, 36 ans, n'a cessé de clamer son innocence. Ses avocats avaient présenté 17 arguments qui remettaient en cause non seulement la constitutionnalité de la procédure, sur la forme notamment lors de son arrestation filmée et présentée comme un direct par les médias mexicains, mais aussi tendaient à démontrer l'innocence de la Française, sur le fond.

"Une innocente a été sacrifiée"

Au cours des derniers mois, l'ex-procureur général du Mexique s'était notamment dit "convaincu" de l’innocence de la Française. Mais pour son avocat, Me Berton, la politique a joué un grand rôle dans ce dossier.

"Je suis en colère parce qu'une innocente a été sacrifiée aujourd'hui. Tout le monde doit être en colère lorsqu'une innocente est sacrifiée pour préserver des intérêts particuliers", a-t-il martelé. "Je craignais que le pouvoir politique ne l'emporte sur le pouvoir judiciaire, c'est manifestement ce qui s'est produit aujourd'hui. Nous avons une décision imprimée par le pouvoir politique mexicain pour préserver des intérêts particuliers dans une justice qui est corrompue", a lancé l'avocat.

Une autre procédure à venir ?

Florence Cassez va donc, dans l’immédiat, rester en prison au Mexique où elle est déjà incarcérée depuis 2005. Mais ses avocats ont d’ores et déjà indiqué qu’ils allaient poursuivre leur combat, en saisissant la Cour interaméricaine des droits de l'homme, au Costa Rica, ou la commission inter-américaine des droits de l' Homme à Washington. Mais il faudra attendre "au moins 5 ou 6 ans" avant que le cas Cassez soit examiné, a précisé son avocat Me Berton.

Découvrez des extraits de la décision rendue par la justice mexicaine :

DEFENSE : Elle n'a pas été arrêtée à l'heure initialement indiquée par les autorités.
JUGEMENT : Cassez "n'a pas indiqué (dans sa première déclaration) avoir été arrêtée un jour avant" sa présentation aux médias.

DEFENSE : Ce qui a été présenté aux médias est un "montage" de l'arrestation.
JUGEMENT : Les vidéos des médias sur la supposée reconstitution "n'ont pas été prises en considération, ni au détriment ni en faveur de la plaignante".

DEFENSE : L'ambassade de France n'a pas reçu notification.
JUGEMENT : "Le ministère public a tenté de communiquer avec l'ambassade, mais il ne fut pas possible d'obtenir de réponse de ladite représentation diplomatique".