Le prince Charles impose des conditions "nord-coréennes" pour ses interviews

Le Prince Charles lors de son arrivée à la COP21,
Le Prince Charles lors de son arrivée à la COP21, © AFP
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avec AFP , modifié à
Le prince Charles imposerait des conditions très strictes aux chaines de télévision qui désirent l'interviewer.

On n'interview pas le prince Charles n'importe comment. Le journal The Independent affirme que l'héritier de la couronne britannique impose des conditions "nord-coréennes" aux chaînes de télévision qui désirent l'interviewer. 

Un contrat de quinze pages. Le quotidien dit avoir mis la main sur un contrat-type, long de quinze pages, que les médias audiovisuels doivent signer avant de pouvoir réaliser une interview avec l'héritier au trône britannique âgé de 67 ans. Les clauses du contrat seraient "dignes de la Corée du Nord", selon une source citée par The Independent qui, dans son éditorial, écrit que "quelqu'un doit dire à Charles que nous ne sommes plus une monarchie absolue".

Selon le quotidien, les services du prince à Clarence House, son Palais, demandent ainsi de connaître à l'avance les questions et de pouvoir amender les réponses. Ils assistent aussi au montage de l'interview, ont la possibilité de couper ce qui ne leur plaît pas et le pouvoir de bloquer la diffusion de l'entretien. "Au cas où l'interviewer ou tout autre membre de la chaîne pose une question qui n'a pas été approuvée au préalable, son Altesse royale ou une de ces aides présentes pendant le tournage pourraient intervenir et arrêter l'interview", dit l'une des clauses du contrat publié par le quotidien britannique.

Channel 4 refuse ses conditions. Selon The Independent, "le degré de censure" a conduit à l'annulation d'une interview prévue sur Channel 4 dimanche à Paris, à la veille de l'ouverture officielle de la conférence sur le climat. D'autres chaînes de télévision auraient en revanche accepté ces conditions. Dans un entretien avec la chaîne Sky News diffusé fin novembre, le prince Charles a déclaré que le réchauffement climatique était une des causes du conflit en Syrie, de la crise des réfugiés en Europe et du terrorisme. 

Une procédure "normale". Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Clarence House a dit que "ces contrats avec les diffuseurs sont une procédure normale pour toute la famille royale". "Ils servent à garantir l'exactitude des faits et à protéger à la fois le diffuseur et le sujet interviewé", a-t-il développé, ajoutant que les détails étaient confidentiels. Le prince Charles mène depuis des décennies un combat pour l'environnement. A l'inverse de la reine Elizabeth II, qui évite soigneusement toute polémique, il peut aussi défrayer la chronique en s'aventurant dans le domaine politique. Son soutien appuyé au dalaï lama n'est guère apprécié à Pékin et en mai 2014 la Russie a exigé des explications officielles au gouvernement britannique lorsque le prince a comparé Vladimir Poutine à Adolf Hitler.