Le président turc Erdogan annonce une visite en France le 5 janvier

"Nous discuterons des relations bilatérales entre la France et la Turquie", a déclaré le chef de l'État turc lors d'un discours télévisé.
"Nous discuterons des relations bilatérales entre la France et la Turquie", a déclaré le chef de l'État turc lors d'un discours télévisé. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le président turc a annoncé samedi qu'il se rendrait en France vendredi 5 janvier pour discuter des relations bilatérales entre Paris et Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi qu'il se rendrait en France vendredi 5 janvier pour discuter des relations bilatérales entre Paris et Ankara. "Vendredi, j'irai en France. Nous discuterons des relations bilatérales entre la France et la Turquie", a déclaré le chef de l'État lors d'un discours télévisé prononcé devant des membres de son parti à Sinop, dans le nord de la Turquie.

C'est la première visite du président turc en France depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 et l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence en mai 2017, mais les deux hommes ont déjà eu l'occasion de se rencontrer lors de sommets internationaux. Recep Tayyip Erdogan avait mentionné l'éventualité d'une telle visite il y a quelques jours, se félicitant notamment que Paris n'ait pas "laissé tomber" la Turquie sur la question de Jérusalem alors qu'Ankara a très vivement condamné la décision américaine de reconnaître cette ville comme capitale d'Israël.

Les négociations sur la candidature turque à l'UE quasiment à l'arrêt. L'annonce de cette visite survient alors que la Turquie a vu en 2017 ramenées quasiment à l'arrêt les négociations au long cours sur sa candidature à l'UE tandis qu'une crise l'opposait à l'Allemagne à propos de la répression de la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016. Tandis que la chancelière allemande Angela Merkel se disait favorable à un arrêt de ces négociations, Emmanuel Macron avait exprimé, dans une interview au quotidien grec Kathimerini en septembre, sa volonté d'"éviter les ruptures" entre l'UE et la Turquie,un "partenaire essentiel" sur de nombreux dossiers, notamment la crise migratoire et la lutte contre le terrorisme. Le président français avait néanmoins estimé, dans cet entretien, que "la Turquie s'est objectivement éloignée de l'Union européenne ces derniers mois, avec des dérives préoccupantes qui ne peuvent pas rester sans conséquence, sur le projet concernant l'union douanière par exemple".

Deux journalistes français arrêtés en Turquie en 2017. Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan ont également régulièrement échangé cette année à propos de l'arrestation des journalistes français Loup Bureau, détenu plus de 50 jours car accusé d'appartenir à une "organisation terroriste", et Mathias Depardon, détenu un mois en Turquie pour "propagande terroriste". Tous deux avaient finalement été expulsés vers la France.

Un meeting électoral organisé à Metz en mars dernier. Les relations entre la Turquie et l'Union européenne s'étaient particulièrement tendues lors de la campagne pour le référendum du 16 avril sur la révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président turc, lorsque plusieurs pays, dont l'Allemagne et les Pays-Bas, avaient refusé la tenue sur leur sol de meetings tenus par des ministres turcs. Or, la France avait alors autorisé le ministre turc des Affaires étrangères à tenir un meeting électoral à Metz, dans l'est du pays.

"Réduire le nombre d'ennemis et augmenter le nombre d'amis". Par ailleurs, la Turquie a signé en novembre une lettre d'intention avec la France et l'Italie ouvrant la voie à l'achat par Ankara de missiles sol-air au consortium franco-italien Eurosam. Recep Tayyip Erdogan a déclaré cette semaine vouloir "avoir de bonnes relations avec l'UE et avec les pays de l'UE", dans le but de "réduire le nombre d'ennemis et augmenter le nombre d'amis", a-t-il ajouté dans des propos rapportés par plusieurs journaux turcs, dont le quotidien Hürriyet.

Vendredi, Macron abordera avec Erdogan "les droits de l'Homme"

Le président Emmanuel Macron abordera notamment "la question des droits de l'Homme" avec son homologue turc, a annoncé samedi soir l'Elysée. Cet entretien entre les deux hommes, "qui fait suite aux conversations régulières des derniers mois, sera l'occasion d'évoquer les questions liées aux relations bilatérales entre nos deux pays, ainsi que les questions régionales dont notamment un focus tout particulier sur le dossier syrien, sur lequel ils ont de multiples échanges, mais aussi palestinien", a précisé l'entourage du chef de l'État.