Le Pérou expulse l'ambassadeur du Venezuela, Caracas riposte

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avec AFP
Le Pérou a ordonné vendredi l'expulsion de l'ambassadeur vénézuélien. Le Venezuela a ordonné en représailles l'expulsion du chargé d'affaires de l'ambassade du Pérou à Caracas. 

Le Pérou a ordonné vendredi l'expulsion de l'ambassadeur vénézuélien, devenant le premier pays d'Amérique latine à adopter pareille mesure à l'encontre de Caracas depuis l'éclatement de la crise au Venezuela début avril. Le Venezuela a ordonné en représailles l'expulsion du chargé d'affaires de l'ambassade du Pérou à Caracas dans le même délai de cinq jours. Le Pérou a déjà rappelé son ambassadeur au Venezuela en mars.

Tensions diplomatiques entre les deux pays. Sous la houlette du président centriste Pedro Pablo Kuczynski, le Pérou est devenu le fer de lance de l'opposition régionale au gouvernement de Nicolas Maduro. Jeudi, le dirigeant péruvien a déclaré que Maduro était un "dictateur". Le Venezuela a qualifié pour sa part Kuczynski d'"ennemi du pays, pour son ingérence continue dans les affaires intérieures du Venezuela". "Le gouvernement vénézuélien va continuer d'approfondir ses relations avec le peuple péruvien héroïque, en dépit des actions de l'élite qui gouverne le Pérou", a poursuivi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les autorités ont précisé en outre que l'ambassadeur vénézuélien au Pérou visé par l'expulsion, Diego Molero, se trouvait déjà au Venezuela. La crise diplomatique entre Caracas et Lima intervient sur fond de brutale surenchère du président américain Donald Trump. Ce dernier a évoqué vendredi une "possible option militaire" au Venezuela, une annonce qualifiée d'"acte de folie" par Caracas.

Un sommet sud-américain sur la situation. Le Pérou a organisé mardi dernier un sommet régional, auquel 17 pays ont pris part, pour discuter de la situation au Venezuela, en particulier de l'élection le 30 juillet d'une Assemblée constituante dotée des pleins pouvoirs. Douze des pays participants ont jugé cette assemblée "illégitime". Le ministre péruvien des Affaires étrangères, Ricardo Luna, a à cette occasion estimé que le gouvernement du président Nicolas Maduro était une "dictature".