Le parti de Merkel valide l'accord de gouvernement avec les sociaux-démocrates

A la CDU le débat sur la succession d'Angela Merkel est lancé.
A la CDU le débat sur la succession d'Angela Merkel est lancé. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le congrès des conservateurs de la CDU a approuvé lundi l'accord de coalition conclu avec les sociaux-démocrates du SPD.

Les conservateurs allemands ont approuvé à une majorité écrasante lundi le projet de gouvernement avec les sociaux-démocrates, un vote qui soulage Angela Merkel après une fronde interne inédite et cinq mois d'imbroglio politique sans précédent dans le pays.

Avant de soumettre le contrat de grande coalition -"GroKo" en allemand- aux quelque mille délégués du parti chrétien-démocrate, la chancelière a déminé le terrain en promettant du changement. Après des semaines de critiques internes sur sa ligne politique jugée pas assez conservatrice par une partie des militants, elle a appelé à "jeter les bases (...) d'un renouveau programmatique assumé" dans son mouvement, la CDU, toujours traumatisée par un score historiquement très faible lors des législatives de septembre. 

Au final les délégués du mouvement ont validé le renouvellement de l'alliance sortante avec le SPD - la seule permettant d'avoir une majorité à la chambre des députés, à une très large majorité de 97%.

Des concessions faites par Merkel. En amont, les critiques n'avaient pas manqué après les importantes concessions faites par la chancelière aux sociaux-démocrates. Pour convaincre un SPD très hésitant de s'allier avec elle, Angela Merkel a dû accepter de céder notamment le très symbolique ministère des Finances, perçu comme garant de rigueur budgétaire en Allemagne et en Europe par les conservateurs. Angela Merkel n'est pas pour autant encore assurée de rester chancelière un quatrième mandat. Si les conservateurs ont approuvé le contrat de coalition, le vrai test reste le référendum interne des 464.000 militants du parti social-démocrate dont les résultats doivent être annoncés dimanche. Or le SPD est divisé sur le sujet et un rejet de l'alliance ouvrirait une crise gouvernementale sans précédent dans l'Allemagne contemporaine.

Le débat sur la succession de Merkel est lancé. L'Europe attend aussi que l'Allemagne se dote enfin d'un gouvernement, cinq mois après les législatives qui ont laissé la première puissance économique du continent dans une situation inédite: sans majorité claire et avec une extrême droite en plein essor. Les attentes en faveur d'un gouvernement stable "sont très claires dans la majorité écrasante des habitants du pays mais aussi au-delà de nos frontières", a reconnu Angela Merkel lundi. Quoi qu'il advienne, à la CDU le débat sur la succession de la chancelière est lancé.