Le pape François fait souffler un vent d’austérité sur le Vatican

Depuis un an, le pape François a mis en place de nombreuses décisions en matière financière.
Depuis un an, le pape François a mis en place de nombreuses décisions en matière financière. © Reuters
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Damien Brunon et Virginie Riva, correspondante d'Europe 1 à Rome , modifié à
En un an, le Saint-Siège s’est imposé de nombreuses réductions de dépenses sous l’impulsion du nouveau pape.

L’INFO. Il n’avait pas choisi son nom au hasard : Jorge Mario Bergoglio, plus connu désormais sous le nom de pape François, voulait rendre hommage à Saint François d’Assise, qui avait passé sa vie avec les démunis. Depuis son arrivée au Saint Siège, le nouveau pape a joint les paroles aux actes. Pour restaurer la crédibilité de l’Eglise, il s’est attelé à mettre de l’ordre dans les finances du Vatican en créant un ministère de l’Economie et en mettant en place un plan de rigueur. Des initiatives qui font grincer des dents.

Des exemples concrets. Première mesure entreprise par le nouveau locataire du Saint-Siège, il y a un an : la suppression du bonus de 500 euros octroyé aux 3.000 employés du Vatican lors de l’élection d’un nouveau pape. L’argent économisé a finalement été distribué à des oeuvres de charité.

La décision a été mal reçue, d’autant qu’une autre prime, de 1.000 euros celle-ci, n’a pas été distribuée non plus. Raison : il est coutume qu’elle soit donnée à la mort du locataire du palais, or Benoît XVI a seulement démissionné.

Parmi les anecdotes qui circulent place Saint Pierre, on parle aussi beaucoup de cette fameuse nuit où François a fait le tour du propriétaire pour… éteindre les lumières. “Un jour, il a trouvé des tas de lumières allumées et il a commencé à les éteindre les unes après les autres en se disant : ‘avec ces frais d'électricité, on pourrait faire vivre un prêtre en Amérique latine pendant toute une année’ ”, confie à Europe 1 Elisabetta Piqué, la correspondante à Rome du quotidien argentin La Nacion, amie de longue date du pape.

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Un plan d’austérité. A plus grande échelle, François s’est distingué pour sa prise en main des finances de l’Etat. Il a notamment mis en place une cure d’austérité sévère. Il y a un mois, il a envoyé une lettre à tous les chefs de service du Vatican. Bilan : pas de renouvellement des CDD, interdiction de faire des heures supplémentaires et gel des salaires.

Ce dernier point concerne également les rémunérations des cardinaux, qui sont, au passage, payés 5.500 euros net par mois. Une somme conséquente à mettre en perspective avec le fait que le Vatican ne fait payer aucun impôt à ses administrés.

Dernière décision en date : les cardinaux devront désormais assurer certains de leurs frais. Cette semaine, le pape François a réussi à imposer à ceux qui l’accompagnent en dehors de Rome de financer leur séjour d’exercice spirituel avec leur argent.

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© Europe1

L’opposition s’organise. Les décisions du nouveau pape ne sont néanmoins pas du goût de tous. Dans les premiers temps de son pontificat, François avait tenté d’imposer aux religieux du Saint-Siège de pointer, comme le font les salariés laïcs. Les cardinaux s’étaient opposés à la décision et le pape avait finalement dû reculer.

Du côté des petites mains, on commence également à s’organiser. D’après les informations d’Europe1, dans certains services, des salariés ont organisé des assemblées générales pour se défendre face au plan d'austérité. Une initiative inédite, dans un pays où il n'existe pas de syndicats.

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