Le pape François fait le grand ménage à la Curie

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et Virginie Riva, correspondante à Rome , modifié à
Le chef de l’église catholique a limogé le chef de file des conservateurs du Vatican, qui s’était opposé à lui pendant le synode sur la famille.

Le pape François persiste dans sa ligne réformatrice au Vatican. Samedi dernier, il a limogé un cardinal américain leader de la fronde contre les positions du chef de l’église catholique. Raymond Leo Burke s’est récemment distingué pour ses positions très conservatrices lors du synode sur la famille.

Le cardinal Burke siégeait au Tribunal suprême de la signature apostolique, un organisme que l’on peut comparer à la Cour de cassation, en France. Mais désormais, c'est la mise au placard du Vatican en récupérant le poste de Cardinal patron de l’Ordre de Malte, une position honorifique. Selon le National Catholic Reporter, il est inhabituel qu’un prélat de la stature et de l’âge du cardinal Burke soit démis de ses fonctions sans lui confier un nouveau poste important. Une éviction à laquelle le Vatican n’a pas donné de raisons.

Multiplication d’affronts. Cette annonce n’a rien d’une surprise. Récemment, le cardinal Burke avait démenti des propos qu’il aurait tenus contre le pape, l’accusant « d’avoir fait du mal à l’Eglise ». En décembre 2013, déjà critique sur la manière dont le pape François de diriger l'Eglise et sur son apparente ouverture sur plusieurs questions de société, le cardinal Burke avait perdu son mandat au sein de la Congrégation pour les évêques. Le pape l'avait néanmoins invité à participer à l’assemblée sur la famille, où il s'était illustré par son refus farouche et public de toute ouverture sur les divorcés remariés ou sur les homosexuels. Une position à l’encontre du progressisme du pape François, qui doit parfois naviguer à contre-courant d’une église toujours conservatrice.

Le numéro 3 de Rome isolé. Mais Raymond Leo Burke n’est pas le seul à faire les frais de la purge au Vatican. Un ministère sensible de la Curie vient d’être expurgé. Dans l’administration chargée de la liturgie, deux de ses sous-secrétaires, proches de Benoit XVI, ont été remerciés.

Reste que le numéro 3 du Vatican demeure proche de cette ligne conservatrice que le pape François tente de faire bouger. Le cardinal Pell, ministre des Finances, reste pour l’instant à son poste, mais se retrouve en disgrâce.